Victor Hugo, en marche, canne et chapeau à la main droite, la tête penchée, la main gauche sous le menton, le manteau flottant.
Jean Boucher, à l’origine, a reçu commande de cette sculpture par le roi du Portugal, Charles Ier, lors d’un voyage à Paris en 1906, afin de dédier un monument à Victor Hugo à Lisbonne. Mais l’assassinat du roi en 1908 met fin à ce projet. Le sculpteur présente alors son plâtre au Salon des Artistes français. L’État acquiert alors l’œuvre et avec la Société Victor Hugo, engage des démarches auprès de l’Angleterre et des États de Guernesey afin de l’offrir à l’île. Jean Boucher souhaite traduire son œuvre en marbre, mais des raisons de coût feront préférer le granit. La statue achevée est inscrite à l’inventaire du dépôt des marbres le 22 juillet 1913, l’œuvre. Elle sera installée à Guernesey l’année suivante, à Saint Peter Port, dans les Candie Gardens et inauguré lors de cérémonies officielles les 7 et 8 juillet 1914. Des réductions en bronze ont été éditées par la fonderie Valsuani [source : musée Carnavalet, Paris].
L’oeuvre installée à Guernesey est largement commentée. Dans les Chroniques d’Art, Guillaume Apollinaire le 7 juillet 1914, " A propos du Victor Hugo ", écrit " Jean Boucher n’a pas voulu rivaliser avec Rodin et ce n’est pas le Titan qu’il a sculpté, c’est l’homme, c’est le poète exilé qui rêve de sa patrie et attend l’inspiration au bord de mer. L’œuvre de Jean Boucher fixe avec un rare bonheur tous ces souvenirs de la vie si agitée du grand poète si fécond (…) ". Auparavant, au Salon des Artistes français le 29 avril 1913, Apollinaire avait déjà qualifé ce groupe de "morceau d’une envolée superbe" [source : Artcurial, Paris, mars 2019].
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