Fils d’un tailleur d’origine polonaise, Félix Ziem intègre à seize ans l’école d’architecture de Dijon. Bien qu’il soit un élève brillant, il en est renvoyé et ne peut donc poursuivre sa formation à Paris. Il s’installe alors à Marseille où il trouve un emploi sur le chantier de construction du canal. Très vite, ses aquarelles sont remarquées par le duc d’Orléans. Il reçoit ainsi une première commande, bien d’autres vont suivre. Rapidement, il se tisse un solide réseau de connaissances parmi l’aristocratie qui fréquente la Côte d’Azur. Elles formeront une clientèle fidèle. Dès 1840, Ziem ouvre un atelier où il enseigne les rudiments du dessin, alors que lui-même se forme à la peinture.
En 1842, l’artiste commence à voyager, en Italie d’abord, puis, pendant dix ans, en parcourant tout le bassin méditerranéen. En 1856, il aborde la Turquie et l’Égypte, deux ans plus tard, l’Algérie. Mais c’est toujours à Venise qu’il revient : jusqu’en 1888, il y séjourne chaque année. Sur site, Ziem produit de nombreux croquis. Ensuite, en atelier, il recompose les paysages en s’appuyant sur ses dessins, mais aussi sur ses souvenirs et sur des photographies. Il ne cherche pas l’authenticité, mais préfère exalter un pittoresque à même d’alimenter les fantasmes.
Il a compris les attentes de sa riche clientèle, et sait se plier à ses désirs. Dans sa peinture transperce son admiration pour Claude Gellée, dit le Lorrain, surtout à travers le travail de la lumière. Dans cette toile enveloppée d’une vapeur dorée, le paysage est éclatant de luminosité. Au centre de la composition, deux bateaux à voiles sont à l’ancre, des gondoles sillonnent les eaux de tous côtés. Au second plan, une vue panoramique de Venise, avec à droite le palais des Doges, et les dômes de Saint-Marc. À gauche, dans le lointain, les bâtiments des douanes et l’église Santa Maria della Salute. [F. Bouré, 2017]
Notice complèteVue depuis la lagune de la basilique San Giorgio Maggiore de Venise, gondoles et bateaux à voiles au premier plan.
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