
Pierre-Adrien Dalpayrat va, dès 1859, montrer de grandes dispositions pour le dessin et la peinture. Il est inscrit à l’école publique de dessin de sa ville natale puis à l’école pratique municipale de peinture sur porcelaine. En 1865, il part se perfectionner à Bordeaux comme peintre sur porcelaine aux faïenceries Vieillard, où il reste jusqu’en 1873. Il y apprend beaucoup, découvrant des décors nouveaux inspirés de l’Orient : le japonisme est alors au sommet de sa vogue.
En 1873, retour à Limoges où il travaille comme peintre sur porcelaine dans l’importante faïencerie Léon Sazerat. Il y reste peu de temps puisque, dès 1874, il part pour Toulouse, puis à Valentine où il demeure jusqu’en 1877. En 1878, le préfet de Haute-Garonne remarque ses dons et l’envoie en mission à Paris lors de l’Exposition universelle afin d’y étudier les productions concurrentes et de s’informer sur la céramique française et étrangère. Il continue ses voyages et c’est à Menton que débute son intérêt pour le grès émaillé dont il poursuit la mise au point de la fabrication. Il découvre à Vallauris la production de céramique utilitaire, décorative et architecturale.
C’est toutefois son installation en 1890 à Bourg-la-Reine qui marque le renouveau de sa carrière. Associé à Alphonse Voisin-Delacroix, il explore de nouvelles techniques, de nouvelles matières qui résistent à de très hautes températures. Il crée alors des pièces de toutes formes et de toutes tailles, utilisant aussi bien des éléments zoomorphes qu’anthropomorphes lorsque Jean Coulon, ami de Voisin-Delacroix, vient, à la mort de ce dernier, aider Dalpayrat. Ce vase historié appartient à cette période. Il porte de plus sous le pied, gravée, la grenade, marque de la société Dalpayrat-Lesbos créée avec Adèle Lesbos en juin 1893, ce qui permet de le dater.
[C. Delot, 2017]
Vase à assise annulaire, panse carénée hémisphérique, haut col cylindrique évasé en partie supérieure, pincé pour former deux becs, orné de deux figures en quasi ronde-bosse, l’une en pied, en torsion, buste rejeté en arrière, bras levés, adossée à l’un des verseurs, la seconde, agenouillée, de dos, la tête contre le col qu’elle enserre de ses bras ; émail vert à patine brune.
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