Arthur Guéniot, natif de Vendée, intègre l’École nationale des arts décoratifs de Paris en 1889, puis l’École des beaux-arts en 1892, dans l’atelier de Gustave Moreau. À son retour de Rome en 1897, il ne se consacre plus qu’à la sculpture à la suite de la commande d’un saint François d’Assise pour l’église de La Roche-sur-Yon. Il expose régulièrement au Salon de la Société des artistes français, des groupes féminins allégoriques, des portraits intimes, des études de monuments commémoratifs (Montaigu, Dinan) ou des sujets religieux exaltant la fervente croyance qui l’anime depuis l’enfance, à l’image de sa production parisienne pour Saint-Jean-de-Montmartre.
Le musée conserve son fonds d’atelier, comptant plus de deux cents peintures et sculptures, et des milliers d’esquisses, notes, photographies, correspondances. La jeune fille, au port de tête raffiné et aux cheveux courts, relève son visage à l’appel des Voix. Son regard, très expressif, dénote l’importance du message reçu, tandis que le traitement du menton, affirmé, présume de son courage dans les épreuves à venir.
Cette tête, pour laquelle posa le modèle Germaine Paux en 1910, aurait été fondue en 1911 par Salvi, bien qu’il existe d’autres épreuves ultérieures. Guéniot exécute la même année, puis en 1935, une Jeanne en pied écoutant ses Voix ou encore une Jeanne en armure à l’étendard en 1916. Son travail témoigne de l’intérêt renouvelé des artistes modernes pour le thème johannique à l’image des œuvres de Laurent Marqueste, Robert Coutin ou Carlo Sarrabezolles, conservées à Reims, ville où la pucelle vint faire sacrer Charles VII en juillet 1429. D’un traitement dépouillé soulignant la solennité du moment, cette œuvre rend compte des recherches plastiques de l’artiste dont l’art se teintera de symbolisme à ces débuts, de la sensualité de la Belle Époque, pour revenir à l’ordre puis se schématiser après 1920. [M. Julien, 2017]
Notice complèteTête de jeune femme, cheveux au carrée, visage relevé
Portrait de Germaine Paux dont la tête est dessinée deux fois à la fin du carnet de croquis (octobre 1910). Moulé le 21 février 1911. Première épreuve d’étain fut fondue par Salvi (4 mars 1911), d’autres plus tard par Thouvenin. [source : fiche dactylographiée]
Le catalogue de l’Exposition de la Société Artistique & Littéraire de l’Ouest, Galerie Marcel Bernheim, Paris, 18 rue de Caumartin, 06/03/1911-20/03/1911, p. 9, n° 63, mentionne un "buste étain et marbre" ; s’agit-il de cet exemplaire qui aurait à une date indéterminée perdu son socle en marbre ou cet exemplaire serait-il une des épreuves postérieures ? (MJ, 2017)
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