© Adagp, Paris, 2025
Photo : Corentin Le Goff

Temple de Mînâkshî : gopurams et pavillon

Informations sur la création de l'œuvre

Paul JOUVE (peintre)
École, pays : France
Bourron-Marlotte, 1878 - Paris, 1973
1926

Informations techniques sur l'œuvre

Huile sur toile, rehauts de fusain
H x L x P en cm : 75 x 159 x 2

Informations générales sur l'œuvre

Dépôt Paris, Musée d'Orsay, 14/10/2013
Paris, musée d’Orsay, accepté par l’Etat à titre de dation en paiement de droits de succession pour les Musées nationaux en 1983 (RF 1983 36). 2014, déposé au musée des Beaux-Arts, Reims. Lien site associé
Musée des Beaux-Arts (D.2014.1.1.1.3)

Après un passage à l’Ecole des Arts Décoratifs puis à l’Ecole des Beaux-Arts en tant qu’élève, Paul Jouve se dévoue plus particulièrement au dessins d’après nature. Il fréquente dès le plus jeune âge le jardin des plantes, les abattoirs ou encore le marché au chevaux qui lui fournissent une source inépuisable de modèles. Ses longues heures d’observation couplées à son étude de l’anatomie des animaux au muséum d’Histoire naturelle font de lui un peintre et sculpteur animalier doué d’une force expressive unique. Ses dessins d’illustration du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling en 1913 sont sans conteste les œuvres les plus connues de sa production.
Paul Jouve est un artiste qui a partagé avec la comtesse André de Fels la même appétence pour le voyage. Après avoir obtenu une bourse du gouvernement d’Algérie en 1907, il devient le premier pensionnaire de la villa Abd-el-Tif, résidence mauresque dans les hauteurs d’Alger. Son affectation à l’Armée d’Orient, où il a retrouvé son ami Gaston Suisse, l’emmène d’abord à Salonique où minarets, églises grecques et basiliques byzantines l’ont fasciné. Attaché au service photographique, Paul Jouve a pu s’adonner au plaisir du dessin et de la peinture. En 1922, il embarque pour l’Extrême-Orient pour onze mois d’expédition, il découvre la Mer rouge, traverse l’océan Indien en direction de Ceylan, passe en Malaisie jusqu’en Cochinchine, se rend à Saïgon, et continue son périple sur le fleuve du Mékong pour se rendre à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Là-bas, il s’arrête devant les ruines d’Angkor qui deviendront l’un de ses sujets favoris avant de se rendre à Siem Reap, puis Hanoï avant Yun-Nam en Chine. Il retourne à Hué pour la fête du Têt où il admire à nouveau ces éléphants qu’il considère comme « les plus beaux éléphants du monde couverts de leurs caparaçons d’or et de pourpre ». Il visite l’Inde du sud où il est pris d’admiration devant l’intensité religieuse régnant à Madura, ville fortifiée où les éléphants sacrés se promènent librement dans les bassins entourant les temples. Il tire de nombreuses variations de ce thème pour des commanditaires privés tel Clémenceau et dont certains exemplaires sont conservés au musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt.
Les sept panneaux qu’il réalise pour le salon de Fels arborent des thèmes qui lui sont personnels et ne relèvent pas nécessairement d’une demande spécifique faite par le comte et la comtesse André de Fels. Il y dévoile sa vision des temples de l’Inde du sud avec un style plus affirmé et façonné par ses nombreux voyages. Nous conservons de ce décor deux projets préparatoires dont l’un présente ce panneau central avec le même sujet. Cependant, un fond or est envisagé ainsi que la retranscription des panneaux en laque par Jean Dunand ou Gaston Suisse. Satisfait de son premier projet décoratif, il l’expose à la galerie Georges Petit en 1926 en faisant reproduire les pilastres du salon dessinés par Albert Laprade. Le catalogue d’exposition de la Galerie Georges Petit confirme le projet initial et décrit « 3 cartons destinés à être traduits en laque : 1 – Éléphants sacrés dans un Temple aux Indes Anglaises, 2 : Serpent lové, 3 : Serpent lové ». Finalement, les serpents, le fond or et la retranscription en laque seront abandonnés. Sur ce panneau, les Éléphants de Madura au nombre de trois se tiennent au centre d’un bassin d’un temple identifié comme étant celui de Minakshî. On y retrouve l’architecture dravidienne crénelée caractéristique des temples hindous du sud de l’Inde avec ses hauts gopuram, portes d’entrée des temples. L’éclat de l’émotion laissée par ces éléphants caparaçonnés d’or est retranscrite dans une synthèse de mouvements et de couleurs. Paul Jouve avait pour habitude de calquer ses compositions sur celles des photographies qu’il prenait sur le vif. Par son travail, il dégage ce qu’il y a d’architectural dans la représentation des éléphants. Le jeu des lumières, la majesté des animaux et la monumentalité de l’architecture sont ici parfaitement rendus par une touche libre où les aplats d’huile brossés confèrent toujours plus de relief à l’ensemble. [M. Clerc Baranzelli, 2022]

Oeuvres en rapport

Description

Dessus de porte semi-circulaire, figurant une temple indien, au premier plan architecture en nef plongée dans l’ombre, porte oblongue élevée de même décor, en arrière plan même architecture.


Sujet/Thème
fond de paysage architecture temple toit sculpture effet de perspective effet de soleil acrotère effet de contre-jour
Lieu
Madurai, temple de Mînâkshî

Création

titre attribué
Temple de Mînâkshî : gopurams et pavillon
autre titre attribué
Architectures
Dénomination
dessus de porte

peintre
Paul JOUVE
Bourron-Marlotte, 1878 - Paris, 1973
Nationalité, culture : Française
École, pays : France
Epoque, datation : 1926

Technique

Domaine
peinture

Libellé
Huile sur toile, rehauts de fusain
Technique
peinture à l'huile fusain rehaut
Support
toile

H x L x P en cm
75 x 159 x 2

Contexte

Usage

décor d'appartement

Destinataire
André FRISCH DE FELS
(Paris, 1890 - Paris, 1980)
Lieu d'utilisation
Paris, Hôtel de Fels, salon, mur Est
Notes
mur b

Oeuvres en rapport

Inscription

  • Marquage numéro d'inventaire
    Sur autre support, N° pré-inventaire marqué sur le conditionnement

Identification

Numéro de dépôt
D.2014.1.1.1.3.6
Numéro d'inventaire du déposant
RF 1983.36

Statut administratif

  • D. 2014.1 (c) Dépôt Paris, Musée d'Orsay, 14/10/2013 (Actuel)
    Paris, musée d’Orsay, accepté par l’Etat à titre de dation en paiement de droits de succession pour les Musées nationaux en 1983 (RF 1983 36). 2014, déposé au musée des Beaux-Arts, Reims. Lien site associé

Situation

  • Non exposé

Collection antérieure

Référence

Bibliographie

  • CLERC BARANZELLI Marie, La dation Fels. De la conception à la postérité d'un décor Art Déco, Vol. II - Annexes 1 : Catalogue
    Paris, 2021/09
    Cat.51 notice et reproduction couleur page 46.

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