Ce paysage fait partie des nombreux tableaux de Corot peints durant la dernière partie de sa carrière et révélant ses sources d’inspiration multiples ; en effet, le peintre aimait mêler et fondre, toujours très librement et avec réalisme, les souvenirs visuels et poétiques accumulés lors de ses innombrables séances de travail d’après nature. Dans ses paysages historiques de jeunesse, souvent, un escarpement rocheux de Civita Castellana cohabitait ainsi avec des rochers de la forêt de Fontainebleau et des arbres des environs de Saint-Cloud ; et, plus tard dans sa carrière, sa mémoire s’amusait souvent à combiner, par exemple, des souvenirs de Mortefontaine avec ceux de Naples et des émotions vécues à Ville-d’Avray avec celles ressenties devant les lacs de Piediluco ou d’Albano.
Le titre de ce paysage, sûrement choisi par l’artiste lui-même, n’a pourtant aucune ambiguïté ; « Souvenir des rives méditerranéennes », il s’agit bien d’une inspiration provenant de sites italiens ; mais, lorsqu’il peignait ce tableau en 1873, entièrement en atelier, Corot était alors à Ville-d’Avray (d’après Alfred Robaut) et, étrangement, comme s’il avait regardé par la fenêtre de son lieu de travail, tout en peignant l’Italie, les ciels d’un bleu rosé intense et les montagnes violettes des lointains, typiquement méditerranéens en effet, répondent à un premier plan qui reflète la mélancolie des rives de ses étangs bien-aimés. [V. Pomarède, 2009]
Notice complètePaysage ouvrant sur une large étendue d’eau, vue depuis le sommet d’une colline sur lequel se trouve un groupe de figures, en pied, de dos, près d’un arbre ; à gauche, à flanc de colline, une ville de laquelle émerge une haute tour défensive.
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