Photo : © Christian Devleeschauwer
Roses et statuette
Informations sur la création de l'œuvre
Paul GAUGUIN (peintre)École, pays : France
Paris, 1848/06/07 - Atuona (Iles Marquises), 1903/05/08
Clohars-Carnoët, Le Pouldu - 1889
Informations techniques sur l'œuvre
Huile sur toileH x L en cm sans cadre : 73,2 x 54,5
Informations générales sur l'œuvre
Legs Clara BROUILLON, 10/01/1943Musée des Beaux-Arts (inv. 943.1.1)
Dans cette nature morte d’une grande simplicité de construction, Gauguin fait figurer de dos – sans doute sous l’angle qu’il préférait – une statuette de martiniquaise. Ainsi aimait-il représenter certaines de ses céramiques ou de ses toiles dans plusieurs de ses œuvres. Son voyage aux Caraïbes avait en effet inspiré à Gauguin plusieurs reliefs en bois ainsi qu’une très belle tête de Martiniquaise en céramique. Cette statuette de dimension modeste représente donc une femme aux épaules larges et rondes, agenouillée et légèrement déhanchée, la tête recouverte d’un foulard drapé, de couleur claire. On sait que Gauguin disposait de photos de Borobodur, temple dont la gestuelle des danseuses javanaises l’avait ébloui à l’Expo universelle de 1889. La position des bras de la martiniquaise est caractéristique de ces statues asiatiques.
Le plateau de la table occupe plus de la moitié de la composition. Nettement cernée cette masse rose contraste avec l’arrière-plan où l’on distingue deux espaces bien différents, le mur beige et ce qui semble être une décoration au fond bleu (papier peint ou fresque). Le motif très stylisé de fleurs jaunes aux longues tiges entrecroisées, sur l’autre pan de mur plus foncé se retrouve dans d’autres tableaux de Gauguin. Le bouquet de fleurs, réalisé dans un camaïeu de bleu et rose occupe tout le haut du tableau et se fond avec le papier peint, ce qui brouille la perspective classique et annonce les audaces du XXe siècle.
La cruche vue partiellement de surplomb au premier plan évoque les mises en page de certaines natures mortes exécutées ensuit par Bonnard, Matisse (Poissons rouges, 1922) où l’on retrouve l’association du bouquet de la statuette et du pot. Ces rapprochements sont d’autant plus plausibles que Roses et statuette figurait à la grande rétrospective Gauguin au Salon d’Automne de 1906, où de nombreux artistes modernes puisèrent une nouvelle inspiration. [SP, 2019]
Description
Nature morte, statuette exotique, de dos, posée à côté d’un vase contenant un large bouquet floral, au premier plan un pichet.
- Sujet/Thème
- nature morte bouquet fleur vase pichet table statuette extrême-orient (thème) intérieur
Création
- titre attribué
- Roses et statuette
- titre inscrit à l'inventaire
- Nature morte à la statuette maori
- peintre
-
Paul GAUGUIN
Paris, 1848/06/07 - Atuona (Iles Marquises), 1903/05/08
École, pays : France
Lieu : Clohars-Carnoët, Le Pouldu
Epoque, datation : 1889
Technique
- Domaine
- peinture
- Libellé
- Huile sur toile
- Technique
- peinture à l'huile
- Support
- toile
- H x L en cm sans cadre
- 73,2 x 54,5
- H x L x E en cm avec cadre
- 88,9 x 70 x 9,4
- Hauteur en cm
- 73,2
- Largeur en cm
- 54,5
- Hauteur avec cadre en cm
- 88,9
- Largeur avec cadre en cm
- 70
- Épaisseur avec cadre en cm
- 9,4
Contexte
Oeuvre en rapport
- cadre_0102_943.1.1 - encadrant
Inscription
-
signé ; initiale
en bas à droite
P. Go -
marque de musée ; étiquette
sur le châssis
Gauguin / NM à la / Statuette / maorie / 127 A / Musée de Reims -
marque de transit ; étiquette
sur le cadre, au dos, Express Transport -
marque de transit ; étiquette
sur le cadre, au dos, Japon -
numéro
sur le châssis, au pochoir [ancien châssis]
P 20 -
marque d'exposition ; tampon
sur le châssis, [ancien châssis]
EXHIBITED NOV. 1955 / CAT. n° 18 / [...] -
marque d'exposition ; étiquette
sur le châssis, Paris, Galerie Charpentier [ancien châssis] -
marque d'exposition ; étiquette
sur le châssis, Bâle, 1949-1950 [ancien châssis] -
cachet du fournisseur
sur le châssis, en haut, LEFRANC-écu aux caducée et ancre [ancien châssis] -
Marquage numéro d'inventaire
sur l'objet -
étiquette ; marque de transit ; numéro d'inventaire
[ancien cadre, décadré]
Identification
- Numéro d'inventaire
- 943.1.1
Statut administratif
- 943.1 Legs Clara BROUILLON, 10/01/1943 (Actuel)
Situation
- Exposé dans le futur musée
Collection antérieure
- Collection privée - Louis-Julien BROUILLON (Givry-en-Argonne, 1858/04/08 - Vitry-le-François, 1942)
- Collection de l'artiste - Paul GAUGUIN (Paris, 1848/06/07 - Atuona (Iles Marquises), 1903/05/08)
Référence
Bibliographie
-
Blooming
2021
Notice et reproduction couleur page 32. -
Important Russian Art
Londres, 2019
Reproduction couleur page 72, cité page 73. -
Gauguin & Laval en Martinique
Bussum, 2018
N°132 cité pages 138-140 et 170, reproduction couleur page 141. -
Le Guide. Chefs-d'oeuvre du musée des Beaux-Arts de Reims
Paris, 2017
MONTOUT-RICHARD Marie-Hélène, notice "Bretonnes à la barrière" page 152, reproduction couleur page 152. -
Chefs-d’œuvre du musée des Beaux-Arts de Reims
Tokyo, 2016
DELOT Catherine, "Collections du musée des Beaux-Arts de Reims", pages 14-24, cité page 23, n°38 reproduction couleur page 79.
Exposition
-
Van Gogh and Still Life: From Tradition to Innovation (Tentative) Togo Memorial Sompo Japan Nipponkoa Museum of Art de Seiji
06/10/2020 - 27/12/2020 -
Blooming Domaine Vranken-Pommery, cellier Pompadour
03/06/2021 - 15/11/2021 -
Gauguin & Laval en Martinique Van Gogh Museum
05/10/2018 - 13/01/2019 -
Masterpieces from Musée des Beaux-Arts, Reims Nagoya City Art Museum
07/10/2017 - 03/12/2017 -
Masterpieces from Musée des Beaux-Arts, Reims Musée Prefectural Art Museum de Yamaguchi
06/07/2017 - 27/08/2017
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.
Messages publiés
17 juin 2022, 15:07, par Colette
La statuette m’intrigue. En 1889 Gauguin n’étais pas encore allé en Polynésie et le style de la statuette ne me semble pas "maori". Il était allé en Martinique à son retour de Panama en 1887. Il s’intéressait depuis l’enfance aux statues exotiques (son oncle Arosa collectionnait des statuettes du Pérou), mais le style de la statuette ne me semble pas du tout correspondre à l’art amérindien, mais plutôt à par exemple Rodin… Qu’en pensez-vous ?
4 juillet 2022, 15:32, par Fabien LEROUX
Chère Madame,
Merci de l’intérêt que vous portez à nos collections.
Cette statuette est certainement Femme Martiniquaise, que Gauguin a modelée après sa visite de l’Exposition Universelle en mai 1889.
Effectivement il avait été ébloui par la gestuelle des danseuses javanaises et on sait qu’il disposait de photographies du temple Borobudur. La position des bras de la Martiniquaise est caractéristique de ces statues asiatiques.
La répétition est un élément important dans l’œuvre de Gauguin, dans son processus artistique, il reprend dans d’autres médium ses créations.
Vous pouvez prendre contact avec notre documentaliste, francine.boure@reims.fr, elle vous fera parvenir des éléments bibliographiques qui compléteront cette réponse.