Ignace Henri Jean Théodore Fantin-Latour entame sa formation auprès de son père, portraitiste renommé, à Grenoble. En 1841, la famille s’installe à Paris où Fantin entre à la Petite École de dessin d’Alexandre Péron et Horace Lecoq de Boisbaudran, tout en étudiant dans l’atelier de ce dernier. Puis, à l’École des beaux-arts, il côtoie Edgar Degas et Alphonse Legros. Sur tout connu pour ses portraits, notamment ceux de Paul Verlaine et d’Arthur Rimbaud, Fantin reste inclassable.
Artiste indépendant, déroutant, il suit une voie singulière, qui le mène du réalisme à un univers vaporeux et onirique, proche des symbolistes. Contraint très tôt, par nécessité financière, à peindre des natures mortes, l’artiste finit par prendre un véritable plaisir à réaliser ces bouquets, sa principale source de revenus jusqu’en 1895. Régulièrement, il séjourne outre-Manche où il trouve de nombreux amateurs pour ses compositions de fleurs et de fruits. La rose, cette fleur délicate et raffinée, très à la mode dans l’Angleterre victorienne, retient particulièrement son attention. « C’est dans la rose que Fantin fut sans égal […] la rose si difficile de dessin, de modelé, de couleur dans ses rouleaux, ses volutes […] personne ne la connut mieux que Fantin », écrit le peintre Jacques-Émile Blanche dans La Revue de Paris en mai 1906.
Le peintre installe lui-même le bouquet qu’il vient de cueillir dans un vase, et le pose sur une table, sur un fond foncé. Les fleurs baignent dans une lumière subtile qui met en relief les volumes. La touche plus épaisse évoque la texture des roses. La palette est vive, toute en harmonie ; sur le devant du bouquet, une fleur légèrement fanée semble nous rappeler la fragilité de la vie. Pas de dessin, il élabore sa toile avec son seul pinceau : le geste est précis, la main habile. Pour ces véritables portraits de fleurs, Fantin étudiait chaque espèce afin de la retranscrire dans un souci presque botanique, mais avec poésie. [F. Bouré, 2017]
Notice complèteBouquet de roses dans un vase transparent.
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