
Allégorie de la barbarie allemande, le thème de la main coupée alimente le mythe du patrimoine blessé et celle de la mort de l’artiste. Sujet rare, Jean-Louis Forain, enfant de Reims, engagé dans la section camouflage et très virulent dans ses dessins de presse, l’aborde ici avec beaucoup de délicatesse.
De retour dans son atelier, l’artiste amputé regarde un tableau. Son buste et son regard baissés soulignent son sentiment de lassitude face à un nouveau destin. Plus de haine, plus d’héroïsme, juste une attitude mélancolique et sombre qui illustre les difficultés et les drames psychologiques des témoins et acteurs de la guerre. Au-delà, elle révèle pleinement le désarroi des artistes face à la Grande Guerre, leur difficulté à créer et pour certains de participer au conflit.
Ce dessin est un projet d’affiche réalisé en 1917 pour la caisse de secours de l’association des élèves de L’Ecole des Beaux-Arts de Paris à destination des artistes mutilés. Mais le projet fut rejeté par le jury trouvant l’image trop défaitiste. [M.-H. Montout-Richard, 2021]
Dans un atelier, un artiste mutilé, manchot du bras droit, assis, courbé, de trois-quart droit, regarde avec tristesse une toile posée sur ses genoux et tenue de la main gauche ; en arrière-plan, esquisse de la Cathédrale de Reims.
Au verso, amoncellement de cadavres autour d’une borne kilométrique.
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