Cette grande étude naturaliste pour le tableau « La Grand’Messe à Combrit (Sud Finistère) », daté de 1906 et exposé au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris en 1907, porte sur son cartel la date 1905. Le tableau et ses études, aujourd’hui non localisés, sont connus par des documents conservés dans les archives de la galerie Bernheim-Jeune à Paris.
Ce dessin illustre la technique de l’artiste. Ces grandes esquisses préparatoires avant la toile finale sont des points de vue, des sortes de gros plans sur une scène vivante. Généralement, il a pris des croquis sur le vif, qu’il reprend ensuite dans son atelier au crayon et à l’aquarelle, souvent en faisant poser des modèles. Ici, les figures sont monumentales, massives, traitées pour leur forme avec une grande place laissée à la couleur bistre du papier. Ces réserves de surface affirment le caractère plastique de l’œuvre, comme l’utilisation de la gouache blanche en rehauts. Peu de couleurs, surtout un jeu de teintes ocres, rouges ou grises, posées rapidement. À la manière d’un Franz Hals (1580/1585-1666), Simon brosse la matière et bouscule les lumières qu’il répartit en fonction de chaque personne et de ce qu’elle représente.
Ainsi, les femmes bigoudennes et la religieuse en costume des sœurs du Saint-Esprit sont unies dans la prière. Si le sujet de la foi bretonne a déjà été traité dans de célèbres tableaux de Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929) ou de Léon Lhermitte, s’il plaît au public de la Belle Époque parce qu’il évoque une Bretagne pittoresque, cette représentation en est éloignée par son traitement pictural et le choix du cadrage serré. Disparus l’anecdote et le folklore, seul un sentiment de piété naturelle et de respect des figurants dominent l’œuvre, assez proche de « Procession à Penmarc’h » (1900, Paris, musée d’Orsay). [M.-H. Montout-Richard, 2002]
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