Dernier des enfants de Jacques Périn, maître drapier ardennais installé à Reims, et de Marguerite Devel, Lié Louis reçoit d’abord à l’école de dessin de Reims les enseignements de Jean-François Clermont, avant de se rendre à Paris. C’est par la rencontre avec Alexandre Roslin, portraitiste suédois de renom qui lui confie la réalisation en miniature de certains de ses portraits, que le jeune artiste acquiert progressivement une clientèle aristocratique et bourgeoise. Il réalise ainsi de nombreuses miniatures au cours des années 1780, et continue avec moins de succès jusqu’en 1799, année durant laquelle il décide de s’établir définitivement à Reims. Il peint dès lors d’assez nombreux portraits de notables qui ornèrent longtemps les intérieurs de la bonne société rémoise, le musée en conservant une quinzaine.
Longtemps décrit comme un portrait de Marie- Antoinette, d’où son ancien titre de La « Petite Reine », ce portrait est désormais considéré être celui de l’une des filles de Louis XV, Sophie de France, dite Madame Sophie. Elle est en effet représentée dans la bibliothèque – aujourd’hui disparue – qu’elle s’était fait aménager à Versailles dans son appartement du rez-de-chaussée. Outre le parquet spécifique, on y reconnaît notamment le bureau réalisé pour elle par l’ébéniste Mar tin Carlin, ainsi qu’un vase en stuc que Madame Sophie légua à Louis XVI à sa mort, en 1782. Les comptes confirment par ailleurs la commande : ce portrait a été demandé à Périn en 1776 par la soeur de Sophie, Marie-Adélaïde de France, pour former pendant avec le sien, toujours conservé au château de Versailles. Lié Louis reçut encore l’année suivante la commande d’un portrait d’une troisième sœur, Madame Victoire, ce qui souligne le crédit dont bénéficia rapidement le jeune artiste auprès de la cour. [G. Magnier, 2017]
Notice complètePortrait en pied, de trois-quarts gauche, jeune femme vêtue d’une large robe à la riche parure, assise sur un fauteuil, une lettre à la main devant un bureau, derrière une bibliothèque.
" Madame Sophie (sixième fille de Louis XV) en 1776, à l’âge de 42 ans, peinte par Louis-Lié Périn-Salbreux dans sa bibliothèque de stuc, un livre à la main. Ce tableau a été commandé par sa soeur Adélaïde pour son cabinet intérieur"
[Jacquet Nicolas, Versailles privé, Ed. Parigramme, Paris, 2015]
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