Portrait d’homme
LAGNEAUMusée des Beaux-Arts
795.1.3808On dénombre plus de 400 dessins classés sous le nom de Lagneau dans les collections publiques françaises et étrangères, sans compter la centaine de feuilles attribuées à l’artiste passées en vente ou circulant sur le marché de l’art. Tous sont des portraits ou des figures, dessinés à la pierre noire et à la sanguine, enrichies de pastel ou de craie de couleur. Si l’identité exacte de Lagneau demeure à ce jour inconnue, plusieurs indices ont permis de situer son activité à Paris, sous le règne de Louis XIII et la régence d’Anne d’Autriche. Le prénom Nicolas qu’on a voulu lui prêter est une invention de la fin du XIXe siècle qui ne trouve aucun fondement dans les archives contemporaines de l’artiste.
Le musée des Beaux-Arts de Reims conserve 16 dessins pouvant être associés au nom de Lagneau. Parmi ceux-ci, se trouve ce portrait d’homme tenant un bâton, provenant de l’ancienne collection d’Antoine Ferrand de Monthelon, premier directeur et professeur de l’Ecole de Dessin de Reims fondée en 1748.
Ce dessin peut être rapproché de deux autres feuilles du musée de Reims, de même provenance, représentant également des hommes barbus très simplement vêtus et coiffés du même type de chapeau à larges bords (inv. n° 795.1.3807 et 795.1.3808). Il porte en outre un filigrane partiellement visible, comparable à celui relevé sur l’une de ces deux autres feuilles (inv. n° 3807). Il s’agit d’un motif d’écu armorié surmonté d’un casque et insérant une fleur de lys, qui fut également découvert sur six autres dessins de Lagneau des collections du musée Condé à Chantilly (inv. n° PD 446 et n° PD 436) et de la Bibliothèque nationale (Est., Na 21 b, rés., pp. 9, 25, 28 et 41).
Malgré son élégante petite fraise, le modèle a toute l’apparence d’un paysan, se protégeant du soleil par un chapeau de paille. D’autres figures de paysans, voire de mendiants, apparaissent dans la production de Lagneau. Probablement sous l’influence des « gueuseries » nordiques, l’artiste leur donne souvent un aspect grotesque, ce qui n’est pas le cas de ce paysan à l’attitude très digne.
L’étude de figure du verso est très éloignée ce que l’on connait de la production de Lagneau, qui ne comprend aucun dessin de jambe ni aucun portrait en pied. L’inachèvement de cette esquisse ne permet pas de déterminer s’il s’agit d’un unicum dans la production de l’artiste ou d’un dessin d’une autre main, réemployé pour tracer le portrait du recto. [L. Causse, 2020]
Vieillard à mi-corps, de trois-quarts droit, une cape sur les épaule, un bâton de marche à la main droite, coiffé d’un chapeau à rebord. Au verso, personnage sans tête marchant à droite esquissé.
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.