Photo : © Christian Devleeschauwer
Portrait d’homme en armure appartenant à la famille Pereira
Informations sur la création de l'œuvre
ANONYME ESPAGNOL 17ème siècle (attribué à)École, pays : Espagne
vers 1590 ; vers 1600
Informations techniques sur l'œuvre
Pierre noire, rehaut de sanguine sur papier vergé collé en plein sur papier fortFeuille H x L en cm : 24,2 x 17
Informations générales sur l'œuvre
saisie révolutionnaire, 1795Musée des Beaux-Arts (inv. 795.1.3803)
Ce dessin fait partie d’un important ensemble de portraits dessinés, légués en 1752 à l’Ecole de Dessin de Reims, par son premier directeur et professeur, Antoine Ferrand de Monthelon. Si cette collection fut enrichie de dessins d’élèves souvent exécutés d’après des œuvres plus anciennes datant des XVIe et XVIIe siècles, l’inventaire qui fut établi entre 1768 et 1770 ne comptait pas moins de 3289 dessins originaux, parmi lesquels se trouvaient 380 portraits ou « Testes au Crayon noir estompé et en rouge et teste en pastel » (Inv. ms. Lelarge, pp. 9-10 ; Massé, 1978, n°123, p.74).
Ce portrait d’homme en armure témoigne de la préciosité de ce fonds. Par la mise en scène du modèle, il constitue un parfait exemple de portrait d’apparat, composé dans la plus pure tradition des portraits officiels peints en Europe au XVIe siècle. L’homme est ainsi représenté légèrement de trois-quarts et jusqu’aux genoux, afin de mettre en évidence son illustre statut. Sa somptueuse cuirasse, son médaillon de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, son heaume à plumes posé sur la table, la main droite reposant sur un livre ouvert et la main gauche sur le pommeau de son épée, sont autant de détails visant à souligner sa dignité et sa noblesse. Le pan de rideau esquissé en arrière-plan est un autre élément commun à ces portraits d’apparat.
Selon une formule également codifiée au milieu du XVIe siècle, le modèle apparaît au-devant d’une colonne ornée des armes de sa famille, identifiées par Charles Loriquet à celles de la famille Pereira, « l’une des plus illustres du Portugal » (1881). Probable descendant de Don Nuno Álvares Pereira, connétable du Portugal au XIVe siècle, il porte une large fraise à deux rangées de godrons superposés, des cheveux courts, une moustache épaisse à bords relevés et une barbe taillée en pointe, qui rappellent l’allure des membres de la noblesse ibérique des années 1600.
En 1978, Marie-Catherine Massé rapproche ce portrait de ceux du milieu hollandais du début du XVIIe siècle, se référant au "Portrait de Frédéric-Henri de Nassau, prince d’Orange", gravé en 1610 par Jacob Matham (Haarlem, 1571 – 1631), d’après une peinture de Michiel Van Mierevelt (Delft, 1566 – 1641). David Mandrella (communication orale, 2021) est d’avis que la composition du dessin, la pose du modèle et la présence du casque, doivent davantage au peintre Antonio Moro (Utrecht, 1516/1521 – Anvers, 1576/1577), à l’origine de ce type de portrait d’homme de cour, posant debout, de trois-quarts et en armure. Travaillant dans l’entourage de la gouverneure des Pays-Bas espagnols, Marie de Hongrie, Antonio Moro est envoyé au Portugal en 1550 pour y exécuter les portraits des membres de la famille des Habsbourg. Son voyage le mène également en Italie, puis en Espagne en 1551, puis de nouveau au Portugal en 1552. A Madrid, à la cour d’Espagne, il élabore cette formule de portrait d’apparat qui connaîtra un immense succès dans les cours européennes, faisant en particulier des émules en Espagne et au Portugal. Ainsi, le dessin de Reims pourrait être l’œuvre d’une artiste espagnol ou portugais et dater des années 1590-1600.
D’une extrême finesse d’exécution, le dessin est très achevé. L’artiste a accordé autant de soin aux détails du costume qu’au traitement du visage. Le drapé simplement ébauché en arrière-plan et la correction apportée à la position du bras droit indiquent toutefois qu’il s’agit probablement d’un dessin préparatoire et non d’une œuvre autonome. Le graphisme précis pourrait être préalable à une gravure mais la délicate coloration des lèvres et des joues renvoie davantage à un projet de peinture. [L. Causse, 2021]
Description
Portrait à mi-jambe d’un jeune homme en cuirasse de trois-quarts gauche, la main gauche sur une rapière au côté, portant une large collerette, collier à médaillon orné d’une croix, moustache et cardinale, la main gauche sur une table où est posée un cimier, colonne au fond orné des armoiries de la famille Pereira de gueules à la croix fleurdelysée d’argent à la bordure chargée d’écus.
- Sujet/Thème
- portrait homme noblesse à mi-corps de trois-quarts soldat cuirasse collier fraise collerette barbe cimier rapière armoiries intérieur colonne dentelle
- Personne/Collectivité
- Pereira (famille)
Création
- titre attribué
- Portrait d'homme en armure appartenant à la famille Pereira
- ancien titre attribué
- Guerrier de la famille Pereyra
- attribué à / dessinateur
-
ANONYME ESPAGNOL 17ème siècle
École, pays : Espagne
Epoque, datation : vers 1590 ; vers 1600
- ancienne attribution / dessinateur
-
ANONYME FLAMAND 17ème siècle
École, pays : Flandres
Epoque, datation : 1ère moitié 17e siècle
- ancienne attribution / école de
-
Daniel DUMONSTIER
Paris, 1574 - Paris, 1646
École, pays : France
Epoque, datation : 17e siècle
Technique
- Domaine
- dessin
- Libellé
- Pierre noire, rehaut de sanguine sur papier vergé collé en plein sur papier fort
- Technique
- pierre noire rehaut sanguine collé en plein
- Support
- papier vergé papier fort
- Feuille H x L en cm
- 24,2 x 17
Contexte
Usage
enseignement
- Destinataire
- ÉCOLE DE MATHÉMATIQUES ET DE DESSIN
Oeuvre en rapport
- Matham (d'apr. Mierevelt), Frédéric-Henri, prince d'Orange-Nassau, 1610 - Oeuvre en rapport (iconographie)
Inscription
-
Marquage numéro d'inventaire
sur l'objet -
numéro Loriquet
en bas à droite, à la plume et encre bleue
61 -
cachet École de dessin de Reims (L.2133d)
en haut -
paraphe Noel (L.2958c)
en haut à droite -
numéro d'inventaire
en haut à droite, à la plume et encre brune
73 -
numéro d'inventaire
en haut à droite, à l'encre, rayé
86 -
numéro d'inventaire
en haut à droite, à la plume et encre brune
44 f -
armoiries
en haut à gauche, armoiries : d'argent à la croix fleuronnée de gueules, à la bordure de gueules chargée de cinq écus d'azur portant cinq bexans d'argent, et en tête d'une molette d'or
Identification
- Numéro d'inventaire
- 795.1.3803
Statut administratif
- 795.1 saisie révolutionnaire , 1795 (Actuel)
Situation
- Non exposé
Collection antérieure
- Reims / 1752, Collection publique - ÉCOLE DE MATHÉMATIQUES ET DE DESSIN
- Collection privée - Antoine FERRAND DE MONTHELON (Paris, 1686 - Paris, 1752)
Référence
Bibliographie
-
MASSÉ Marie-Catherine, Collection de dessins au Musée des Beaux-Arts de Reims "Une École de dessins du XVIIIe Siècle en Champagne"
Paris, 1978
n° 87 page 60 -
LORIQUET Charles, Catalogue historique & descriptif du musée de Reims. Peinture, sculpture, dessins & toiles peintes précédés d'une introduction
Reims, 1881
n° 61 page 274 (Dumonstier et son école) -
Inventaire LELARGE
1770
n° F 44 page 9 (Monthelon)
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.