
Au XVIIIe siècle, la nature morte s’affranchit de ses messages moralistes. Les vanités disparaissent au profit des compositions de fleurs et de fruits ou bien de bouquets. Elle devient un tableau décoratif et reflète les préoccupations de l’époque : les arts, les sciences, le retour à la nature, la vie bourgeoise et simple, dont on représente les objets familiers.
Les natures mortes de Périn sont rares dans son œuvre. Alors que ses compositions de fruits sont assez inégales dans leur réalisation peinte en trompe-l’œil, les deux représentations au pastel possèdent des qualités techniques et sensibles indéniables. Ces natures silencieuses, modèles de simplicité, découvertes en plan serré, peuvent sans complexe rivaliser avec une peinture aux crayons d’un Jean Siméon Chardin ou d’un Jean-Etienne Liotard, à la fin de leur vie. Quel plaisir pour les sens de reconnaitre, dans ces petites touches juxtaposées, la chaleur d’un rayon lumineux transperçant une carafe ou le velouté et les senteurs de fruits oubliés sur une table. Une poésie du quotidien qui rend le spectateur vivant. [M-H Montout-Richard, 2020]
Nature morte de fruits, pêches et prunes, encadrant un carafon en verre muni de son bouchon à préhension ovoïde.
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.