Karl-Jean Longuet a toujours su s’inscrire dans l’espace tout en jouant, précocement, sur le méplat. Dans La Légende des fleurs, bas-relief monumental d’une des fontaines du mail du Quai d’Orsay de l’Exposition internationale de 1937, il conjugue composition rigoureuse, cadre architecturé et figures affranchies. En ces années 1940, tout en s’engageant aux côtés de la Résistance, Longuet continue d’exposer dans les différents Salons. En 1944, il présente au Salon des Indépendants la Légende de Raymond Lulle, médaillon pour la nouvelle Faculté de Médecine de la rue des Saint-Pères à Paris. Paul Landowski, chargé à partir de 1938 de coordonner le décor des façades de ce chantier emblématique inauguré en 1953, lui confie deux des quarante-cinq médaillons. Rompant avec un parti pris classicisant, Longuet propose un traitement plus synthétique. Il simplifie l’anatomie de ses figures et use de transitions plus douces entre les plans ; cet effort s’accentue encore avec Les Alchimistes.
Dans OEdipe conduit par Antigone, Longuet transpose un épisode de la mythologie grecque adapté en tragédie par Sophocle. Promis à un destin tragique marqué par le parricide et l’inceste, OEdipe est abandonné par ses parents. Devenu adulte, il tue son père naturel, le roi Laïos, lors d’une dispute et reçoit en épouse sa mère, la reine Jocaste, après avoir libéré sa cité de la Sphinge qui la terrorisait. Découvrant la vérité, OEdipe se crève les yeux et s’exile, accompagné dans son errance par sa fille Antigone. Sur un fond de paysage matérialisé par ces deux grandes tiges végétales, Antigone guide et soutient son père. La draperie d’OEdipe aux pans verticaux, contraste avec la nudité de sa fille. Les sujets, aux contours délicatement incisés, se détachent d’un fond dépouillé, animant le plan. Longuet use d’une manière simplificatrice, facettant les corps, jouant sur les ombres, concentrant la tension dramatique sur les visages. Renouvelant son langage, le sculpteur s’affranchit désormais du cadre et échancre les contours de son relief. La présence des points de basement, ces clous parsemant la surface, traduit la volonté de transposer cette pièce dans un autre matériau ou à une autre échelle [M. Julien, 2022].
Relief au bord découpé figurant deux figures en pied, une figure féminine, corps de trois-quarts gauche, torse de face, en marche et une figure masculine, de face, tête de profil gauche, le bras droit appuyé sur l’épaule de la figure le précédant, dans un décor naturel évoqué au moyen de deux grandes tiges végétales.
Armature faite de morceaux de bois et de petites branches ; clous métalliques destinés au report.
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