Aristide Maillol, artiste complet, tour à tour, céramiste, graveur, peintre, lissier et sculpteur a aussi, durant toute sa vie, dessiner son idéal féminin. Cette feuille est représentative de ses études et recherches pour saisir la forme parfaite du nu. Les modèles sont nombreuses. Son épouse Clothilde, sa muse ultime Dina Vierny, jeunes filles de Paris, de Banyuls ou de Marly, toutes participent, là où il travaille, à nourrir son idée de la féminité, née de la cristallisation de plusieurs corps copiés.
Ici, le corps d’une femme sans tête fait face à une grande plante grimpante, qui vient effleurer sa peau. Sensualité ou érotisme ? Echo lointain à « La Vague » peinte en 1894 et modelée en terre cuite, vers 1896-98, l’artiste par son trait épuré, son cadrage resserré et son association femme/fleur libère la représentation classique du sujet. Après une visite de l’atelier de Maillol en 1938, l’historien de l’art John Rewald aurait sans doute classé ce dessin dans ceux, faits de mémoire, qui « s’inspirent presque toujours visiblement d’une préoccupation décorative : les lignes simplifiées s’harmonisent et généralisent les formes afin d’obtenir des compositions où le corps n’est lus, pour ainsi dire, qu’un prétexte à des jeux linéaires d’une très grande beauté. ».
[M.-H. Montout-Richard, 2022]
Notice complèteFigure, femme, nue, profil droit, sans tête et motif végétal. Au verso tracé sous-jacent d’un décor ornemental constitué de volutes.
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