Théodore Frère a vécu longtemps au Moyen Orient. A vingt-trois ans, il assiste à la prise de Constantinople. Ce voyage révolutionne sa vie. En 1850, il s’installe au Caire et y ouvre un atelier. Frère occupe une place importante dans la hiérarchie égyptienne, il porte le titre de noblesse de "Bey", similaire au titre britannique de "Sir".
Dans une rue étroite et poudreuse du Caire, un long cortège s’avance au son de la musique. Sous le dais, le regard est attiré vers la nouvelle épouse « El Arousse » en rouge. Elle est voilée d’un long cachemire, étoffe légère qui permet de voir sans être vue. Sur sa tête, éclatant de pierreries, un diadème pyramidal la fait paraitre encore plus grande. Deux matrones la soutiennent sous les coudes, on a l’impression qu’elle flotte. Les lanternes utilisées pour cette procession brulent grâce à du papier ce qui explique les volutes de fumée. Elles sont la source lumineuse de cette toile. Cette agitation attire les habitants, comme les animaux.
Les toiles de Frère sont souvent empreintes d’un certain mystère et témoignent de la sincérité et de la liberté d’expression de cet artiste.
[MBA Reims, 2022]
Cortège de noce dans une rue la nuit.
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