Anne Vallayer, fille d’un orfèvre du roi, est d’abord l’élève de Madeleine Basseporte, illustratrice botanique, puis du paysagiste Joseph Vernet. Reçue en 1770 à l’Académie royale de peinture et de sculpture dans la catégorie peintre de nature morte, elle expose au Salon de 1771 à 1817.
Cette période féconde la voit célébrée par la critique, à l’image de Denis Diderot. En 1779, Marie-Antoinette la nomme chef du cabinet de peinture et professeur de dessin de la reine ; obligée de fuir Paris à la Révolution, elle y revient en 1795. Son parcours est indissociablement lié à la volonté de reconnaissance de cette génération de femmes artistes dans le contexte des Lumières et jusque dans les années 1820, où elles réussissent à intégrer de grands ateliers (Jacques- Louis David, Pierre-Paul Prud’hon, François Gérard) bien qu’elles restent cantonnées aux genres mineurs.
Un lièvre maintenu par une chaîne par les pattes postérieures repose sur une table de pierre légèrement saillante au côté d’un perdreau. De part et d’autre de cette composition pyramidale se distinguent deux bouteilles, une bassine à confiture en cuivre ainsi qu’une tour te sur laquelle est posée une branche de laurier ; au premier plan, un jambon entamé et une botte de radis légèrement saillante.
Connue également pour ses portraits, c’est dans le genre de la nature morte que l’artiste excelle. S’inspirant des productions flamandes et hollandaises pour les compositions et l’iconographie, elle s’inscrit dans la tradition française par le choix d’une manière sûre, d’une palette riche et d’un traitement illusionniste de la profondeur au moyen de plans successifs.
Optant pour un rendu réaliste des objets bien qu’il s’agisse d’une nature morte composée, elle assimile la leçon de Jean Siméon Chardin par une dimension intimiste de l’image, une lumière nuancée et un rendu des surfaces et matières jouant sur les contrastes (rugueux/lisse, brillant/mat, modeste/précieux) sollicitant l’ensemble des sens, comme pour souligner la vanité des choses et la fugacité du temps. [M. Julien, 2017]
Nature morte composée d’un lièvre et d’un volatile pendus par les pattes contre un mur au moyen d’une corde, le lièvre reposant pour partie sur une table rustique sur laquelle sont posés deux bouteilles, une bassine, un jambon dont une tranche a été découpée, un contenant et une botte de radis.
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