Maerten Boelema de Stomme, ou Boelsema de Stomme Maerten, est un peintre de natures mor tes vivant à Louvain (région flamande) au cours du XVIIe siècle. Élève du peintre néerlandais Willem Claesz Heda à Haarlem, il est inscrit, sept ans plus tard, à la guilde des peintres de la même ville.
Au début du XVIIe siècle, la production hollandaise de natures mortes est désignée sous le nom de « monochrome ban Ketje », c’est-à-dire de « petit banquet monochrome ». Il s’agit de représentations de tables dressées, où se trouvent les restes d’un repas frugal, exécutées dans des coloris restreints. Cette toile présente un verre à pied de type "Rohmer", à demi rempli de vin blanc du Rhin, un citron à moitié pelé par un couteau à manche de nacre en damier, ainsi que trois noix, dont l’une a été brisée. Sur la table recouverte d’une nappe pourpre sont posés deux coquillages. D’après l’intensité de la lumière venue d’une fenêtre à gauche et qui se reflète dans le verre, il semble que ce soit une fin de journée. Dans cette composition rigoureuse, les objets, tous de forme arrondie, s’inscrivent dans un espace limité par des lignes droites et obliques (le rectangle de la table où ces objets sont placés linéairement ; un triangle qui constitue le schéma traditionnel des compositions des natures mortes de l’époque, etc.).
On donne le nom de vanité à une catégorie particulière de la nature morte, laquelle associe des symboles du temps, de la brièveté de la vie, de la mort, aux objets de l’activité humaine. Dans "Nature morte au citron", les plaisirs éphémères de la vie sont évoqués par le sel du coquillage souvent associé à l’âme, perle secrète de l’homme ; le sucré du vin, qui rappelle le calice et le sang versé du Christ ; la noix est la chair tendre de Jésus sur le bois de la croix. L’homme est mortel et fragile comme l’écorce du citron que l’on pèle. [F. Bouré, 2017]
Notice complèteSur une table, un verre à pied rempli d’un liquide, un citron en parti pelé, un couteau, noix et coquillages.
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