Dans son ouvrage Corot à Mantes, en suivant la démarche topographique qu’il a appliquée avec rigueur à toutes les vues de cette ville, Rodolphe Walter propose une datation fiable de ce tableau, comprise entre 1860 et 1869 ; cette datation permet également de fixer l’entrée de ce paysage dans la collection de Jules Warnier-David avant 1869, année où il figure à Reims dans l’exposition de la Société des Amis des arts.
Cette extraordinaire vue de la cathédrale de Mantes, d’une luminosité et d’un coloris aussi éclatants que raffinés, permet de constater une fois encore les possibilités infinies de Corot dans l’art du renouvellement des cadrages, des atmosphères visuelles et des univers poétiques. A rebours de l’autre vue possédée par le musée (inv. 887.23.2), le peintre s’est voulu plus réaliste et plus gai, redécouvrant même des intensités lumineuses qu’il avait étudiées en Italie, tout en demeurant toujours aussi rigoureux dans la composition de son tableau ; ici, il a préféré retenir un format vertical, qui accentue évidemment la monumentalité des architectures et la noblesse de la cathédrale trônant au milieu des maisons de Mantes.
Utilisant comme à son habitude les arbres du premier plan, cette fois savamment décentrés sur la droite, pour structurer la scène, et leur rideau de feuillage pour l’animer, « habitant » la scène d’un petit pêcheur au traditionnel bonnet rouge, il attache une attention toute particulière aux reflets du ciel et des architectures dans les eaux mouvantes de la Seine, travail qui aboutit à l’une de ses plus belles réussites dans ce domaine. [V. Pomarède, 2009]
Notice complètePaysage de bords de Seine dans lequel se détache la cathédrale de Mantes, dominant la ville, vue depuis la berge opposée sur laquelle se trouve un pêcheur assis, au premier plan à droite, végétation.
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