Lors de son voyage, de 1931 à 1933, en Amérique latine en compagnie de sa compagne Madeleine Lequeux, Foujita fait une halte au Brésil. A son arrivée, il est accueilli par le peintre Candido Portinari. Il visite Sao Paulo et Rio, y organise des expositions, et prend part au carnaval. Plusieurs toiles inspirées de cet événement sont aujourd’hui conservées au musée d’Akita (Japon).
Réalisée durant cette période, cette grande peinture représente un groupe de cinq prostituées assises derrière une fenêtre, dans le quartier carioca de Mangue, à Rio, connu pour cette activité.
Le cadrage, audacieux, engage l’observateur à se confronter à la réalité brute de ces femmes au regard las, vitreux, comme emprisonnées dans leur condition sociale.
Le style de Foujita tranche nettement avec ses nus sur fonds blancs des années 1920. Ici, au contraire, les couleurs sont vives, et les chairs ne sont plus diaphanes, mais lourdes et incarnées, rappelant la palette expressionniste d’Otto Dix. Le caractère multiethnique de la nation brésilienne est l’occasion pour l’artiste d’insister sur la diversité des apparences de ces femmes : peau noire, blanche, mate, cheveux blonds, roux, ou bruns, fascinent le peintre, en même temps que les tissus à motifs variés qu’elles portent. [R. de Raphélis, 2022]
Notice complète- Groupe de femmes, cinq prostituées attendent derrière des fenêtres à barreaux ; une femme noire se démarque du groupe.
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