Louis XIII
ANONYME FRANCAIS 17ème siècleMusée des Beaux-Arts
846.5.1On dénombre plus de 400 dessins classés sous le nom de Lagneau dans les collections publiques françaises et étrangères, sans compter la centaine de feuilles attribuées à l’artiste passées en vente ou circulant sur le marché de l’art. Tous sont des portraits ou des figures, dessinés à la pierre noire et à la sanguine, enrichies de pastel ou de craie de couleur. Si l’identité exacte de Lagneau demeure à ce jour inconnue, plusieurs indices ont permis de situer son activité à Paris, sous le règne de Louis XIII et la régence d’Anne d’Autriche. Son nom est mentionné en 1667 par l’abbé Michel de Marolles, dans l’inventaire de sa collection d’estampes et de dessins, dressé avant sa vente au Roi. Des dessins de Lagneau ayant appartenu à Marolles, il subsiste 69 feuilles conservées à la BNF, devenues des références dans l’établissement des critères d’attribution à l’artiste.
Le musée des Beaux-Arts de Reims conserve 16 dessins pouvant être associés au nom de Lagneau. Parmi ceux-ci, se trouve ce portrait de jeune roi, provenant de l’ancienne collection d’Antoine Ferrand de Monthelon, premier directeur et professeur de l’Ecole de Dessin de Reims fondée en 1748.
Dans son Catalogue historique et descriptif du Musée de Reims publié en 1881, Charles Loriquet présente ce dessin comme une copie d’après une représentation de Louis XIII enfant, dans l’un des tableaux du cycle de Marie de Médicis peint par Rubens pour le palais du Luxembourg (1621-1624). Le modèle du dessin de Reims présente en effet des traits qui rappellent ceux du jeune Louis XIII, mais sur des portraits peints vers 1616 par Frans Pourbus le Jeune ou son entourage (Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle, inv. n° 2803 ; Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, inv. n° MV3366). Il porte en outre une coiffure, appelée « moustache » ou « cadenette » que l’on retrouve sur d’autres portraits de souverain. Le costume a pu être simplifié, sans pour autant omettre la représentation du ruban de l’ordre du Saint-Esprit dont Louis XIII fut le troisième grand-maître.
Lagneau a réalisé peu de portraits d’enfants mais celui-ci présente quelques points communs avec deux anges au visage juvénile de la BNF (Est., Na 21 b, rés., folii 69 et 70). Toutefois, Barbara Brejon de Lavergnée (communication orale, sept. 2008) y voit plutôt une copie d’après Lagneau et, selon la restauratrice Nadège Dauga (examen du dessin, sept. 2009), il pourrait s’agir d’une copie du XVIIIe siècle réalisée par un élève de l’Ecole de Dessin de Reims. [L. Causse, 2020]
Portrait de jeune garçon, en buste, de trois-quarts droit, collerette, écharpe
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