Jacques Grüber est issu d’une famille alsacienne qui, à la suite du traité de Francfort mettant fin à la guerre entre la France et l’Allemagne, quitte l’Alsace pour demeurer française et s’installe à Nancy en 1877. Parti à Paris en 1889, il suit à la fois les cours de l’École des arts décoratifs et ceux des Beaux-Arts dans l’atelier de Gustave Moreau. Dès son retour, en 1893, il réalise des décorations de vases à la manufacture Daum. Il s’installe à son compte en 1897, se spécialisant dans le verre et le vitrail, devenant en 1901 l’un des fondateurs et des maîtres de l’école de Nancy. Ses innovations techniques contribuent à l’originalité de ses œuvres que l’on retrouve dans nombre de maisons nancéiennes. En 1914, il repart à Paris et s’éloigne alors de sa période Art nouveau, devenant l’un des principaux artistes reconnus du mouvement Art déco. Il participe ainsi à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris de 1925.
Dans le « Village français », sorte de cité-jardin évoquant de façon éphémère un lieu idéal, il travaille entre autres avec Hector Guimard à la « Maison du tisserand » et y réalise un vitrail destiné à la salle à manger, composé de sept panneaux. Grüber y utilise un thème assez exotique, des singes, plutôt surprenant dans le cadre qui lui était destiné. Il semble préfigurer l’Exposition coloniale qui va suivre en 1931. L’artiste est à l’apogée de son art, maîtrisant des techniques nouvelles : travail du verre plaqué, utilisation des cabochons, témoignage de la richesse des matériaux. Présentation unique, ce vitrail retourne à la fin de l’exposition dans l’atelier de l’artiste, qui avait pu montrer ainsi qu’il était vraiment l’un des maîtres du vitrail moderne. Grüber participe à la réalisation des vitraux de la salle de lecture de la bibliothèque Carnegie, à Reims.
[C. Delot, 2017]
Vitrail composé de sept panneaux, de forme rectangulaire, représentant des animaux stylisés (serpent, singes et insectes) dans leur environnement végétal ; au centre, deux panneaux translucides subdivisés en rectangle.
Le vitrail en 7 panneaux a été présenté dans la Maison du Tisserand lors de l’Exposition Internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, puis à la fin de l’exposition est retourné dans l’atelier du maître-verrier Jacques Gruber. A été acheté à Jean-Jacques Gruber, fils de Jacques Gruber, par Frédéric Weiss, époux de Jeannette Weiss-Gruber, petite-fille de Jacques Gruber. Les deux vitraux avec les singes ont été faits à la même époque par Jacques Gruber mais n’ont pas été exposés.
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