Photo : © Christian Devleeschauwer
Au Havre, où il passe son enfance, Claude Monet rencontre Eugène Boudin qui l’encourage à « faire du paysage d’après nature » et le prend avec lui pour peindre en plein air. En 1869, il décide : « Ce que je ferai, ce sera l’impression de ce que j’aurai ressenti. » C’est une toile peinte en 1872, « Impression, soleil levant », qui suscita l’étiquette méprisante « d’impressionniste » inventée par le critique Louis Leroy. Monet est considéré comme le chef de file de l’impressionnisme. À l’automne 1886, l’artiste se rend en Bretagne pour peindre sur le motif la « côte sauvage ». Il réalise une série de trente-neuf toiles sur Belle-Ile-en-Mer et ses côtes déchiquetées.
Il se montre d’abord décontenancé par cette nature peu facile à apprivoiser, mais les falaises à pic, les surplombs vertigineux ne l’effraient pas : il plante son chevalet au bord du vide et se tient obstinément devant les motifs qu’il a choisis. Il n’hésite pas, par tous les temps, à s’installer afin d’étudier les couleurs que la lumière des différents moments de la journée génère. On retrouve dans ce travail, à travers le motif des vagues, l’influence des estampes japonaises. La recherche sur l’enveloppe colorée des éléments composant ce paysage met en évidence la quête obsessionnelle de l’artiste sur le temps qui passe, qui le conduit à l’approfondir toujours plus jusqu’aux célèbres séries des « Nymphéas ».
Monet pousse à l’extrême son sens de la couleur dans cette évocation de la roche Guibel. Les forts contrastes entre ombres et lumières sont rendus par l’emploi de couleurs complémentaires et très lumineuses dans les zones saturées de soleil : dégradés de rouges, roses et verts au premier plan, dégradés de jaunes, mauves, bleus et violets dans le plan du fond, qui prouvent que Monet connaissait les théories sur la couleur du chimiste Michel Eugène Chevreul. Une seconde toile de Monet, « Les Ravins de la Creuse », figure dans les collections du musée. Elles ont toutes deux été achetées par Henry Vasnier à la galerie Durand-Ruel, à Paris. [F.Bouré, 2017]
Notice complètePaysage côtier découpé duquel émergent de hautes falaises et des rochers baignés par la mer.
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