Ary Scheffer est formé à l’atelier du peintre néoclassique Pierre-Narcisse Guérin. Célèbre à son époque, il s’impose parmi les maîtres du romantisme français. En témoigne cette peinture de petit format qui est l’une des esquisses préparatoires pour son grand tableau présentée au Salon de 1827, Les Femmes souliotes (Paris, musée du Louvre) qui assiéra sa renommée.
Par plans successifs de lumières et d’ombres, le long d’une diagonale structurante, l’artiste évoque un épisode du drame humain qui conduira à la guerre d’indépendance grecque.
En 1803, voyant leurs maris défaits par les troupes d’Ali Pacha de Janina, les femmes de Souli se précipitent avec leurs enfants du haut d’un rocher plutôt que de se soumettre. En quelques touches nerveuses et lumineuses, Scheffer matérialise le volume et le mouvement de chaque figure occupant la partie centrale de la composition, niant de fait tout contour. Les couleurs chaudes – notamment une gamme de rouges – et la subtile tache de bleu marquant le centre de la composition rappellent que c’est la couleur qui génère la composition. [MBA Reims, 2022]
Groupe de figures féminines et d’enfants, regroupées sur un éperon rocheux, certaines assises, d’autres agenouillées dans des postures empruntes de désespoir ; fond de paysage montagneux.
Ce tableau se range dans un ensemble d’oeuvres (Byron, Berlioz, etc...) glorifiant les luttes de l’indépendance grecque contre les Turcs et en particulier des Souliotes,
cruellement brimés par les Turcs après le siège de Missolonghi.
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