Au Salon de 1866, un an après l’exposition du célébrissime « Souvenir de Mortefontaine », Corot avait exposé une étonnante composition, « Solitude, souvenir du Vigen, en Limousin » (Madrid, musée ThyssenBornemisza), chef-d’œuvre de lyrisme et de mélancolie, jouant tout à la fois sur les vides de la composition, sur les parties volontairement bouchées et sur les vastes ouvertures vers les lointains.
Composé en largeur, ce paysage mettait en scène une figure de femme, immatérielle et hors du temps, allongée au pied d’un arbre et contemplant l’horizon sans que l’on sache avec certitude s’il s’agissait d’une nymphe, d’une héroïne antique, d’une paysanne italienne ou d’une femme, française contemporaine, abandonnée dans ses rêveries. Satisfait de sa composition et de l’univers poétique qu’elle engendrait, Corot devait reprendre plusieurs fois ce thème entre 1866 et 1870 — dont dans le présent tableau —, simplifiant certes la composition et la facture, puisqu’il travaillait dans un contexte plus commercial, mais conservant intacts le mystère et l’émotion de sa composition [V. Pomarède, 2009]
Notice complèteAu milieu d’un bois, une jeune femme est allongée, tournée de trois-quarts. Auprès d’elle est assise une jeune enfant. En arrière-plan, un village avec une tour se reflète dans les eaux du lac.
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