Charles Daubigny a été un artiste en avance sur son temps. Très tôt, il part voyager en Italie et, à son retour, il entre à l’atelier de restauration des peintures des musées royaux. Vite las de ce travail, en 1838, il se remet à la « vraie » peinture et est reçu au Salon dès cette année-là avec Saint Jérôme dans le désert, gagnant alors sa vie avec des illustrations et des dessins pour la gravure sur bois. C’est durant cette période que, installé à Barbizon, il pratique l’étude d’après nature, découvrant la campagne et ses paysages. C’est pour lui une vraie révélation. Daubigny devient ensuite le peintre de l’eau.
Installé à Auvers-sur-Oise, en 1857, il construit un bateau-atelier, le Bottin, bateau à fond plat, équipé d’une cabane lui servant d’atelier, et qui lui permet de peindre au fil de l’eau. Sa peinture et sa technique le font reconnaître alors comme le précurseur de l’impressionnisme. Ses Bords de l’Oise datent de cette époque et en sont un exemple. Il descend la rivière à bord de son bateau-atelier, découvre un nouveau point de vue, s’arrête et peint. L’eau coule ici tranquille. Des femmes lavent leur linge tandis que quelques canards s’approchent d’elles. Sur la droite, des barques sont amarrées. La touche de l’artiste est légère et apporte une transparence au ciel et à l’eau. Le vert donne une fraîcheur osée à sa palette.
Il développe ses talents de coloriste, allant vers une peinture sans noir, préfigurant les peintres impressionnistes. On ressent un sentiment d’effacement de l’artiste face à la nature qu’il peint. Émile Zola écrit de lui en 1876 : « Le peintre merveilleux et véridique des bords de la Seine et de l’Oise. » Théophile Gautier parle de lui en évoquant sa propre vision « de l’amour sincère qu’il porte à la Nature et sa naïveté parfaite dans l’exécution de ses œuvres ». [C. Delot, 2017]
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