
Musée des Beaux-Arts
2007.0.940Parmi un fonds riche de plus de 800 photographies, le musée des Beaux-Arts conserve 28 portraits-cartes à vocation humoristique, fruits d’une collaboration entre le photographe Charles Ségoffin et le caricaturiste Edmond Lavrate. Ces scènes, tirées de la vie quotidienne, accompagnées d’une légende jouant sur le double sens des mots, racontent les mœurs de la petite bourgeoisie au 19e siècle. Dans la série « Journée d’un pêcheur », après être resté dix heures sous la pluie, le pêcheur se fait voler son seul poisson par un chat. Par le biais du portrait-carte et de ses qualités de production en nombre, la photographie se met au service de l’art : Ségoffin photographie les dessins de Lavrate, colle ses clichés sur une carte, puis les propose à la vente. D’un format réduit (10 x 6 cm), solides et faciles à manipuler, les scènes humoristiques de Lavrate rappellent les cartes de collection d’aujourd’hui : on échange ces objets de la main à la main, on les offre en signe d’amitié, on les conserve avec soi ou encore on les range dans des albums. Chasseurs, soldats, domestiques… : Lavrate installe ses personnages dans des situations donnant à rire à tout un chacun. Les kiosques de la ville de Paris et de sa banlieue se remplissent de ces scènes satiriques. Toutefois, elles « amusent le populaire, mais ne nourrissent pas l’homme », souligne le bibliophile et écrivain Henri Beraldi dans son œuvre sur les graveurs du 19e siècle. En 1888, le caricaturiste se jette dans la Seine avec ses dessins, sans doute parce qu’il n’avait pas réussi à les vendre, selon la presse contemporaine. Triste destin pour un humoriste… [E. Dell’Aiuto, 2019]
Scène satirique sur la vie d’un pêcheur. Un homme qui porte des lunettes et un large chapeau en paille est en train de pêcher, et dans l’eau est aligné des nombreux poissons. À l’arrière-plan est représenté le soleil, au milieu duquel un homme avec un béret de nuit est en train d’aller se coucher
La caricature est présente dans une série de vingt photographiées par Ségoffin et mentionnée sur Bibliog. de la Fr., 22 juillet 1865, no. 1188 : Ne pas dormir de la nuit pour être sûr de se trouver éveillé à quatre heures. ; En route. ; L’asticot. ; Le moment où ça mord le mieux. ; De onze heures à midi. ; Le bouchon n’a pas bougé. ; Ça mordait ! ; On se mouille, mais l’orage est l’absinthe du poisson. ; Ça pignoche ! ; Ça pignoche de plus en plus. ; Ça mord. ; Un dard. ; Ça n’est pas un dard. ; Aïe ! ; Se placer auprès d’un animal noyé depuis quinze jours. ; Tais-toi, vieil amphibie, nous passons sous la ligne. ; Passer d’un chien de Terre-Neuve à un bateau à vapeur. ; Le Soleil se couche, il faut partir. ; Il se hâte de rentrer n’ayant pas mangé depuis dix heures. ; C’était bien la peine. L’inventaire du fonds français rapporte : La journée d’un pecheur, histoire comique en seize images, impr. Dubois et Ed. Vert, 1864. [sce Image of France, ARTFL]
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.