Le 22 mars 1814, Reims se trouve sous occupation russe suite à l’invasion des pays coalisés contre Napoléon Ier. Le prince Serge Alexandrovitch Wolkonsky, âgé de 28 ans, major du régiment d’Arkhangelsk, intégré à la 8e division du 4e corps d’infanterie du général de Langeron (émigré au service de la Russie), est nommé commandant militaire de la ville. Son rôle est de contrôler les réquisitions et d’assurer la sécurité des Rémois.
Affable, il se lie avec la bonne société rémoise. Le 9 mai, la Loge de la Triple Union l’intronise et sollicite Périn-Salbreux, frère maçon, pour son portrait. De trois-quarts droit, sur un fond de ciel, le prince est vêtu de son uniforme, l’épaulette au numéro 8 de sa division, décoré de l’ordre de Sainte-Anne autour du cou, de l’ordre de Saint-Vladimir au côté, avec la médaille de la campagne de 1812 au ruban bleu. Le retour de Napoléon Ier entraîne, le 31 mai 1815, l’arrestation du prince resté à Reims comme négociant en vin.
De retour en Russie, le prince Wolkonsky renoue avec sa famille. Son petit cousin, Léon Tolstoï, utilisera les souvenirs de son grand-père (oncle du prince Serge) sur la Campagne de Russie en modifiant une lettre pour forger la famille Bolkonsky, héros de « Guerre et Paix ».
Le tableau intègre la collection d’Henri Dieudonné Collesson (1757-1835), franc-maçon, inspecteur au domaine, connu pour ses perruques et sa collection de tableaux, avant de rejoindre le musée à sa mort. [F. Leroux, 2020]
Notice complèteA mi-corps, tête de face, corps de trois-quarts droite, en uniforme, fond de paysage.
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