Attribuée à Félicien Rops au moment de son entrée en 1928 dans les collections du musée des Beaux-Arts de Reims, ce dessin inédit est l’œuvre d’Armand Rassenfosse, ami de Rops. L’artiste utilise l’aquarelle, le lavis d’encre et le crayon noir comme un peintre et un pastelliste. Il colorie, il délave le papier et joue de l’estompe pour dévoiler son modèle. Sujet de prédilection, la femme, ici dénudée, assise nonchalamment sur une chaise au décor suggestif, se découvre, face au peintre et devant le spectateur dont les sens sont bousculés : douceur de la peau, bruissement des étoffes, léger parfum de scandale, sensualité des courbes du corps... Rassenfosse, associé au symbolisme belge, créateur d’illustrations parfois morbides et tourmentées à ses débuts, met en scène le sentiment du désir. L’utilisation du noir, rouge et blanc juxtaposés en aplats grisés accentue le caractère presque érotique de la scène. Pourtant, dans cette représentation, rien d’immoral, plutôt une ode à la Beauté et à la muse inspiratrice, qui se révèle douce et peut-être simplement amoureuse.
Dans la lignée de l’esthétisme fin de siècle et belle époque, qui en ce début du XXème tend à disparaitre, ce dessin est à mettre en parallèle avec une gravure au sucre, pointe sèche et aquatinte, intitulée « Jeanne » et réalisée en 1904. Quelques années plus tard, Rassenfosse renouvèlera son style en s’appropriant la ligne Art déco, simple et efficace, notamment à travers l’art de l’affiche qu’il n’a jamais cessé de pratiquer.
L’illustration la plus célèbre de Rassenfosse est celle du recueil de poèmes de Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Paris, Société des cent bibliophiles, 1899) pour lequel le musée de Reims conserve une étude. [M. - H. Montout-Richard, 2020]
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Cette oeuvre sera numérisée en haute définition lors d'une prochaine campagne.
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Messages publiés
6 mai 2021, 09:04, par Denis PHILIPPE
Madame, Monsieur,
Je découvre votre musée numérique. Quelle excellente idée, digne d’un service public, avec accès gratuit aux œuvres en haute définition (je sais que des campagnes sont en cours allant dans ce sens) ! Cela me rappelle un musée de Copenhague, qui a mis en ligne gratuitement toutes ses collections en haute définition, y compris les réserves. J’ai cru comprendre que vous numérisiez aussi les réserves (je découvre des œuvres jamais vues sur les cimaises !), ce qui est indispensable, car les donateurs ne donnent pas pour que leurs œuvres dorment sans être jamais vues. Elles appartiennent de droit au public. Continuez dans ce sens !
Bien à vous, un Rémois amateur d’art.