Peintre autodidacte, François Hécart-Gaillot travaille à Reims comme professeur de dessin. Il réalise des portraits et paysages qu’il présente aux Salons de la Société des Amis des Arts (1842, 1869, 1873, 1877). Sollicité par le musée, il participe à la restauration des dessins de Cranach retrouvés dans les greniers de l’hôtel de ville en 1835.
Seize tableaux figurent à l’inventaire du musée (trois ont été détruits pendant la première guerre) et nombreuses de ses peintures religieuses ornent les églises des environs de Reims mais aussi des Ardennes (Baslieu-lès-Fismes, 1838 ; Thelonne, 2 œuvres, 1851 ; Tarzy-en village, 1852 ; Saint-Fergeux, 1875 ; Signy-L’abbaye, 3 œuvres, dont une « Résurrection », 1840, d’après Carle Van Loo, exécutée en 1734-1738 pour la cathédrale de Besançon, et « Le Bon Pasteur », 1866, d’après Champaigne ; Signy-le-Petit, 1842 ; Lalobbe, 1864, Prouilly, 3 œuvres, dont « Saint Jérôme », 1858, d’après Joseph-Marie Vien, 1751 (tableau conservé au musée des Beaux-Arts de Reims, Inv. 866.12.2), Les Mesneux, 1839 ; Girondelle-lieu-dit Le-Foulzy, 2 oeuvres, 1870 ; Sugny, dont « Le Baptême de Clovis » 1840, d’après Abel de Pujol, 1827). Parmi ses six enfants, sa fille Léonie-Marie sera aussi son élève et exposera des œuvres aux Salons de Reims, et aussi à celui de Paris. Le musée conserve une de ses toiles.
Si l’ensemble du paysage est traité de manière fluide avec une matière onctueuse, l’arbre centenaire est magnifié par l’application de petits empâtements et touches. Son dense feuillage vert clair se détache des grands arbres du premier plan, sur la gauche et du ciel bleu de l’arrière-plan. La lumière posée au pied de l’arbre attire l’œil vers le tronc d’où sortent les branches tortueuses caractéristiques du fau. Tel un personnage sorti de la forêt enchantée, la nature toute entière semble s’illuminer en venant vers le spectateur. Fort de ses observations, Hécart-Gaillot cherche à représenter le paysage « pur ». Tel Jacques-Raymond Brascassat ou Théodore Rousseau, il met son talent au service d’un arbre et de son environnement naturel : le fau, spécimen issu sans doute d’une modification génétique du hêtre.
Aujourd’hui, la forêt de Verzy compte encore 800 faux ou hêtres tortillards - et partage avec les forêts domaniales de la Montagne de Reims, le label de « Forêt d’exception » attribué par l’Office National des Forêts en 2016. Elle jouxte le village de Verzy connu aussi pour ses grands crus de champagne et son église, consacrée à saint Basle, pour laquelle Hécart-Gaillot a décoré, en 1853, une châsse-reliquaire de panneaux peints racontant l’histoire du saint. [M.-H. Montout-Richard, 2019]
Notice complèteVue d’un fau de Verzy au bord d’un chemin environné d’arbres et de végétation.
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