Domaine public
Photo : © Christian Devleeschauwer

La vasque de la Villa Médicis

Informations sur la création de l'œuvre

Camille COROT (peintre)
École, pays : France
Paris, 1796/07/16 - Paris, 1875/02/22
après 1845 ; entre 1825 ; et 1828

Informations techniques sur l'œuvre

Huile sur toile
H x L en cm sans cadre : 18 x 28,6

Informations générales sur l'œuvre

Legs Henry (dit) MARCEL, 14/07/1928
Musée des Beaux-Arts (inv. 928.13.4)

Durant son premier séjour en Italie, entre 1825 et 1828, Corot fréquenta beaucoup l’Académie de France à Rome, où il pouvait retrouver quelques collègues paysagistes — à commencer par les deux lauréats du Grand Prix de Rome de paysage historique de l’année 1825, André Giroux et Jacques-Raymond Brascassat ; la petite communauté d’artistes français à Rome se retrouvait d’ailleurs tout naturellement à la Villa Médicis et chacun aimait à la prendre pour modèle sous les angles les plus divers. En outre, le confort de la Villa permettait aux paysagistes de travailler d’après nature l’étude des perspectives sur la ville éternelle, sans être entièrement en plein air. Corot lui-même ne s’en priva pas, peignant tour à tour les vues des toits de Rome ou l’église de La Trinité-des-Monts, toute proche, depuis les fenêtres de la Villa ou à partir de la célèbre « passerelle » qui menait aux chambres de certains des pensionnaires. Il est vrai qu’il habitait à quelques centaines de mètres de l’Académie de France, près de la Piazza di Spagna, l’un des cœurs de la vie artistique romaine ; et, avant d’entrer dans la Villa Médicis par la célèbre petite porte accueillant les visiteurs, le peintre passait évidemment devant l’immense vasque, conque antique en marbre posée à cet emplacement depuis la fin du XVIe siècle. Tous les peintres prirent pour modèle cette étrange œuvre, entre monument et sculpture, complètement identifiée au lieu ; sa représentation permettait en outre de beaux effets esthétiques : contraste entre le dessous ombragé des arbres abritant la vasque et la luminosité de la vue sur Rome, utilisation du rideau opaque des arbres pour mieux mettre en valeur la vasque, travail sur la profondeur et la perspective, etc.

Avant Corot, Pierre-Henri de Valenciennes (« A la Villa Médicis », plume, encre et lavis gris, 1778. Paris, Bibliothèque nationale de France, album « Vues de Rome et de ses environs », réserve, Vf 31 c, petit folio) ou Jean-Auguste Dominique Ingres (« Vue prise de la Villa Médicis en direction du Capitole » et « Vue prise de la Villa Médicis », Montauban, musée Ingres, Ml 867-4442 et Ml 867-4448), sans parler de Goethe (« La Vasque de la Villa Médicis », Weimar, musée Goethe, lnv. 197), avaient tous pris pour modèle cet étrange objet et son environnement. Et, après eux, le maître de Corot, Achille-Etna Michallon la retenait lui aussi comme motif (« Vue de Rome », 1819, dessin à la sépia, Orléans, musée des Beaux-Arts, lnv, 905 B), durant son séjour à l’Académie de France à Rome en tant que lauréat du Grand Prix de Rome de paysage historique en 1817.

Par ailleurs, juste avant de quitter la France pour l’Italie, Corot avait pu voir au Salon de 1824 la jolie version de la vue de la vasque exposée par Pierre-Athanase Chauvin (« Saint-Pierre de Rome vue du Pincio », huile sur toile, collection particulière). Il paraissait alors inévitable que cette vue devienne l’un de ses principaux sujets de recherche picturale durant son séjour ; ainsi, n’est-il pas étonnant qu’il ait peint quatre vues de la vasque, quatre versions conservées à Dublin (The Hugh Lane Municipal Gallery of Modern Art) -traditionnellement considérée comme la version peinte en plein air-, à Beauvais (musée départemental de l’Oise), dans une collection particulière et, bien sûr, au musée des Beaux-Arts de Reims, grâce au legs de Paul Jamot. Alfred Robaut ayant signalé l’existence de « une ou deux ou trois copies », peintes par Corot lui-même d’après cette vue de la vasque de la Villa Médicis (Cartons. Paysages 1822-1842, n° 1, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, documentation), les historiens de l’art ont longtemps cherché à établir, sans succès, l’antériorité des versions les unes par rapport aux autres. L’existence d’un dessin au crayon (Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, R.F. 8993), dont l’exécution d’après nature ne fait aucun doute, pourrait d’ailleurs permettre d’envisager que les quatre versions peintes à l’huile aient été toutes peintes en atelier, à Rome ou, plus vraisemblablement, à Paris, après 1830.

Quoi qu’il en soit, deux des qualités principales des paysages de Corot se trouvent déjà réunies dans cette œuvre précoce : la quête d’équilibre entre réalisme et poésie, utilisant de manière fort subtile les contrastes de la lumière et les jeux de composition ; le sens de la théâtralité, les paysages de Corot étant souvent « mis en scène », comme ici où le rideau des arbres devient un véritable rideau de théâtre, qui semble s’ouvrir pour faire apparaître d’abord la superbe vasque, puis les beautés de la ville éternelle plongée en pleine lumière. [V. Pomarède, 2009]

Description

Vue de la vasque d’une fontaine des jardins de la Villa Médicis sous le couvert des arbres ; en arrière plan, vue sur Rome d’où émerge le dôme de la basilique Saint-Pierre.


Sujet/Thème
cadre urbain jardin fontaine vasque ombre arbre effet de perspective dôme basilique ville reflet
Lieu
Rome, Villa Médicis Rome, basilique Saint-Pierre

Création

Titre
La vasque de la Villa Médicis

peintre
Camille COROT
Paris, 1796/07/16 - Paris, 1875/02/22
Nationalité, culture : Française
École, pays : France
Epoque, datation : après 1845 ; entre 1825 ; et 1828

Technique

Domaine
peinture

Libellé
Huile sur toile
Technique
peinture à l'huile
Support
toile

H x L en cm sans cadre
18 x 28,6
H x L x E en cm avec cadre
40,8 x 51,5 x 7,8
Hauteur en cm
18
Largeur en cm
28,6
Hauteur avec cadre en cm
40,8
Largeur avec cadre en cm
51,5
Épaisseur avec cadre en cm
7,8

Contexte

Inscription

  • signé
    en bas à gauche
    COROT
  • numéro ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en haut à gauche, à l'encre à la plume
    2462
  • marque de transit ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en haut à gauche, EXPRESS TRANSPORT
  • marque de transit
    sur le cadre, au dos, en haut et en bas à gauche (trois fois) LP ART
  • marque de transit ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en haut à droite, BEDEL & CIE
  • marque de transit ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en haut à droite, JAPON
  • numéro ; cachet ; étiquette
    sur le cadre, au dos, à droite
    2 [...]
  • numéro ; étiquette
    sur le cadre, au dos, à droite
    [260.]
  • marque de transit ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en bas, YAMATO FINE ARTS
  • marque de transit ; étiquette
    sur le cadre, au dos, en bas, LEMOINE PERIGNON ET CIE
  • annotation
    sur le cadre, au dos, en haut, au crayon noir, masquée lors de la restauration [récol. 2014]
    Rome / Vu de la Villa Médicis
  • annotation
    sur le cadre, au dos, en bas, au crayon noir, masquée lors de la restauration [récol. 2014]
    [187]
  • cachet de douane
    sur le cadre, au dos, en haut à gauche, Douane Suisse
  • cachet de douane
    sur la toile, au revers, masqué lors de la restauration [récol. 2014]
  • cachet du fournisseur
    sur le châssis, masqué lors de la restauration [récol. 2014]
  • annotation ; étiquette
    sur le châssis, fragment, illisible, datée du 11 janvier 1871, masqué lors de la restauration [récol. 2014]
  • Marquage numéro d'inventaire
    sur l'objet

Identification

Numéro d'inventaire
928.13.4

Statut administratif

  • 928.13 Legs Henry (dit) MARCEL, 14/07/1928 (Actuel)

Situation

  • Exposé dans le futur musée

Collection antérieure

Référence

Bibliographie

  • En route vers l'Impressionnisme. Peintures françaises du musée des Beaux-Arts de Reims
    Tokyo, 2020
    Fig. 2 reproduction page 14, cité page 18 ; Cat. 7 reproduction couleur et notice (en japonais) page 22, notice (en français) page 137.
  • Towards Impressionism. Landscape Painting from Corot to Monet
    Bâle, 2017
    Cat. 10 reproduction couleur (détail) page 34, cité (en anglais) pages 37-38 et 231, reproduction couleur pages 87 et 128.
  • TADDEI Frédéric, D'Art d'Art !
    Paris, Tome II, 2010
    Notice page 158, reproduction couleur page 159.
  • LIOT David, De Corot à l'art moderne : souvenirs et variations
    Paris, 2009
    POMARÈDE Vincent, "Les débuts et l'Italie" pages 46-59 ; "Corot à Reims" pages 154-187, n°4, notice et reproduction couleur page 56 ; ill. XXIII notice et reproduction couleur page 181.
  • Corot e l'arte moderna. Souvenirs et impressions
    Venise, 2009
    POMARÈDE Vincent, "Corot. Il primo dei moderni", pages 188-259, n°60 reproduction couleur et cité page 188.

Exposition

  • Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Hiroshima Museum of Art
    21/05/2022 - 03/07/2022
  • Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle The Museum of Modern Art, Ibaraki
    09/02/2022 - 27/03/2022
  • Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Shizuoka City Museum of Art
    27/11/2021 - 30/01/2022
  • Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle The Miyagi Museum of Art
    18/09/2021 - 07/11/2021
  • Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Togo Memorial Sompo Japan Nipponkoa Museum of Art de Seiji
    25/06/2021 - 12/09/2021

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