Cette toile a été inventoriée en 1935 sans mention de provenance, avec d’autres œuvres de Gustave Pierre, artiste né à Verdun, formé à l’École régionale des arts industriels de Reims, puis à l’École nationale des beaux-arts auprès de Gustave Moreau, Jean-Jacques Henner et Fernand Cormon.
Parmi les cinquante-cinq conservées actuellement, citons son « Autoportrait » et des fusains au sujet sombre, représentant des Indigents, le tableau réaliste « Soir d’hiver à Bruges » (don baron Edmond de Rothschild, 1909), une grande composition de style gréco-romain, « Le Poète instruisant les paysans », et une quarantaine d’estampes. Dans ce dernier ensemble graphique, quelques portraits et autres paysages font écho au style de Pierre des années trente, caractéristique de cette peinture. Les formes sculpturales et relativement simplifiées, les raccourcis puissants ainsi que l’espace bien rempli de la toile évoquent son style des années d’après-guerre et rappellent l’influence des idées cubistes qu’il a reçue. Toujours précis, l’artiste s’attache à traduire visuellement une réalité qui s’inscrit généralement dans l’émotion.
Ici, l’usage de lignes enveloppantes et de tonalités adoucies accompagne avec justesse et sobriété le sujet de la tendresse qui lie la mère et l’enfant. À la manière de Masaccio dans une fresque de la Renaissance, de Pierre Puvis de Chavannes dans un décor symboliste, ou de Maurice Denis dans un tableau intimiste, il rend hommage à l’amour paisible, divin ou terrestre. Comme eux, il privilégie le dessin et l’utilisation de camaïeux, révélant son sens du synthétisme. Par ailleurs, Pierre, souvent cité comme graveur, est aussi connu pour d’autres manières de peindre et d’autres thématiques (réalités de la guerre et des terres bretonnes, peintures d’inspiration religieuse). [M.-H. Montout-Richard, 2017]
Notice complèteJeune femme assise sur une chaise longue, vue à mi-corps, de trois-quarts droit, vêtue d’une robe longue à la taille reserrée, épaule gauche dénudée, tête rejetée en arrière, yeux clos, embrassant sur la joue un enfant en pied, de face, appuyé contre la chaise, tête légèrement baissée, sur fond de paysage campagnard ; arbre au tronc imposant à droite de la composition.
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