Théodore Rousseau montre très tôt des prédispositions pour le dessin auprès du paysagiste Charles Rémond puis du peintre d’histoire Guillaume Guillon-Lethière. Il copie au Louvre les maîtres du XVIIIe siècle avant d’être influencé par Richard Parkes Bonington et John Constable au Salon de 1824. Médaillé au Salon de 1834, le « grand refusé » en est par la suite exclu, avant de renouer avec le succès en 1849. Sillonnant toute la France, il se confronte au motif en plein air tout en travaillant en atelier. Proche de Jules Dupré, il côtoie Eugène Delacroix et Narcisse Díaz de la Peña et fréquente Barbizon dès 1836, où il meurt prématurément en 1867.
Au premier plan, une jeune bergère est assise au bord d’une mare ; la végétation basse et l’environnement rocailleux contrastent avec les arbres isolés qui structurent l’ensemble. L’artiste affectionne les vues panoramiques qui, malgré des dimensions réduites, relèvent d’une réelle monumentalité où l’évanescence du ciel s’oppose à la densité de la terre grasse. Capable de saisir variations lumineuses et bruissement des feuilles, l’artiste construit sa composition autour de l’eau, omniprésente dans son œuvre. La nature peinte pour elle-même, ici dans le Berry en 1842-1843, reste le vrai sujet de la toile, révélant son caractère vivant par une touche libre et empâtée, sauvage et mystérieux par l’emploi d’une palette sourde. Elle participe de l’engouement suscité par l’artiste à partir de 1851, la critique voyant en lui un chef d’école.
Cette toile est présentée à l’Exposition des ouvrages des artistes vivants étrangers et français lors de l’Exposition universelle de 1855 pour laquelle il a été nommé membre du jury de la section de Peinture. Outre cette huile et quatre œuvres sur papier provenant de la collection d’Henry Vasnier, le musée conserve deux peintures et un dessin des legs Jean-Pierre Lundy et Joseph Kasparek. [M. Julien, 2017]
Notice complètePaysage à la mare, au premier plan, dans laquelle se relfète une paysanne assise sur le bord, dans une étendue ouverte, scandée par des arbres alignés, entourée de champs.
Peint dans le Berry, près du hameau de Fay, où Rousseau séjourna de juin à décembre 1842. "Sous les hètres" ou "le curé" du Musée de Tolédo montre à peu près le même sujet pris quelques mois plus tard. Ne fut terminé en 1843, en atelier.
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