Peintre de l’école française, élève de François-Edouard Picot et d’Abel de Pujol, Levy appartient au courant néo-classique qui s’est développé dans les années 1850- 1860. C’est une peinture bourgeoise, savamment académique et soigneusement protégée par l’enseignement de l’école des Beaux-Arts et par l’académie des Beaux- Arts, qui reçoit des commandes officielles, fait des portraits d’apparat et envahit les salons. Lévy est typiquement de cet académisme « pompier ». Il décroche le grand prix de Rome en 1854 et séjourne à la Villa Médicis de 1855 à 1857. Inspiré par la magie romaine, ses œuvres rivalisent de perfection. Il rentre en France en 1859 et côtoie Jules Delaunay, Edgar Degas, Gustave Moreau... Il participe au salon des artistes de 1882 et à l’Exposition universelle de 1889.
Ce dessin est une réduction de sa toile de 1881, « Jeune mère nourrissant son enfant ». Cette jeune mère, voilée, est assise sur une chaise à haut dossier, sorte de trône, le visage empreint de douceur et de tendresse, incliné vers le nourrisson qui tète paisiblement. Elle donne le sein droit, en penchant sa tête à droite. La scène semble codifiée, voire ritualisée.
Cette iconographie n’est pas sans rappeler La Vierge allaitant l’Enfant Jésus qui est l’une des représentations de la Vierge à l’Enfant, placée dans un moment d’intimité. Le fluide corporel féminin, ou lait, a été depuis le Moyen-Âge beaucoup utilisé comme thème par les peintres avec les vierges lactatrices. Le XIVe siècle, marqué par la peste noire, est un siècle d’angoisse, de mort et de disette, que l’image d’une mère allaitant son enfant devait apaiser. Dans l’iconographie de la Vierge au lait, c’est le sein droit qui est surtout dévoilé, comme ici. [F. Bouré, 2016]
Notice complèteJeune femme assise sur un fauteuil, de face, la tête penchée à droite, coiffée d’un voile, donnant le sein droit à un nourrisson, de profil droit, dans un intérieur ouvert sur un ciel.
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