Ce dessin est l’un des projets, non retenus, pour l’illustration d’un article de G. Pelio « Le 14 juillet en ballon », numéro spécial du « Rire » du 19 juillet 1902. Avec beaucoup d’humour et un sens de l’observation aigu, proche du caricaturiste anglais Thomas Rowlandson (1756-1827), Devambez offre une scène de fête traditionnelle, éloignée des loisirs mondains de Paris en 1900.
Quel plaisir que de chercher à identifier ici et là des groupes de personnes ou des individus, et d’y reconnaître une fresque du peuple français dans sa diversité la plus commune. Pas besoin de légende et peu importe le lieu (peut-être sommes-nous en Alsace ?) et la date (14 juillet ou Pâques, événement retenu pour le titre car noté sur le dessin). Ce qui prime, c’est l’idée de la fête, avec ses bruits, ses odeurs et ses couleurs.
Comme dans les kermesses de Bruegel (1525/1530-1569), on retrouve ce goût pour le fourmillement des figures intégrées dans un décor structuré. Même la vue plongeante rappelle ses tableaux à la perspective légèrement décalée vers le haut. Minutieuse, la ligne claire, utilisée comme en bande dessinée, avec ses rehauts multicolores d’aquarelle, renvoie plutôt à des artistes contemporains. On peut citer dans le domaine de l’illustration, Eugène Lami, (1800-1890) Louis Morin (1855-1938), Léonce Petit (1839-1884) et Caran d’Ache (1858-1909). Une lithographie reprend cette œuvre (« Fête villageoise », 1902, et autres études, Beauvais, musée départemental de l’Oise). [M.-H. Montout-Richard, 2002]
Notice complèteVue plongeante d’une grande foire, où la foule est rassemblée sur des tables au premier plan ou en train de danser en ronde. Sur les côtés, des stands de cirque, de tir et diverses attractions comme des balançoires ou un carrousel.
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