
« Repliée sur elle-même dans un mouvement de pudicité tardive, la tête enfouie dans les mains, les mains enfouies dans les blés et les fleurs qui lui servent de couche, tous les membres complices de "la faute" se pressant les uns aux autres cherchant à fuir les regards, le tout semblable à la fleur qui se referme dans l’attouchement brutal… » René de Saint-Marceaux, 1894.
Ensemble gracieux et souple où les lignes pures ondulent, flexibles et serpentines ; une gerbe de blé servant de couche s’étale comme les pétales d’une fleur disposés en auréole. Mi-Ève, mi-déesse, cette figure nue s’enfonce dans la végétation d’un mouvement noble et voluptueux à la fois. Admirable nu aux formes opulentes, c’est pour les uns un véritable poème à la chair féminine par la douceur et l’harmonie de son anatomie, pour les autres un modelé un peu lâche. Ce plâtre est présenté au Salon de 1892, puis le marbre en 1894 au salon de la Société nationale des Beaux-Arts, évoqua en son temps la « Danaïde » en marbre de Rodin.
En 1902, Saint-Marceaux reprendra ce thème de la femme couchée dans les blés avec finesse et nuance : « L’été », bas-relief en marbre qui est également conservé au musée des Beaux-Arts de Reims. [MBA, 2015]
Jeune femme couchée sur des gerbes de blé, les jambes repliées, le visage enfoui dans ses mains.
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.