Photo : © Christian Devleeschauwer
La Danse italienne
Informations sur la création de l'œuvre
Camille COROT (peintre)École, pays : France
Paris, 1796/07/16 - Paris, 1875/02/22
entre 1865 ; et 1870
Informations techniques sur l'œuvre
Huile sur toileH x L en cm sans cadre : 66,5 x 47,7
Informations générales sur l'œuvre
Legs Jean-Pierre LUNDY, 1887Musée des Beaux-Arts (inv. 887.3.1)
Durant son court apprentissage chez Achille-Etna Michallon, réduit à quelques mois en 1822, Corot avait pu voir son maître travailler à un tableau destiné au Salon de cette année-là, Paysage inspiré de la vue de Frascati (Paris, musée du Louvre) -finalement acquis par Louis XVIII. Et, dans cet exceptionnel paysage « champêtre » dont l’univers visuel et poétique, très inspiré par Claude Gellée dit Le Lorrain, réapparaîtra plus tard dans l’œuvre de Corot, on pouvait voir un groupe de paysans italiens danser une saltarelle au milieu d’une clairière ; Michallon avait tenté d’y synthétiser le réalisme de la représentation des arbres, des végétations et des lointains avec la vision poétique idéale apportée par une telle scène bucolique « à la Virgile ». Une copie de ce tableau, traditionnellement attribuée à Corot (collection particulière) et exécutée durant sa formation, prouve d’ailleurs l’importance de cette œuvre dans la formation de son œil et de sa manière picturale.
Le thème de la danse reviendra alors régulièrement dans son œuvre, aussi bien dans des paysages historiques inspirés de l’antique, comme Silène (Minneapolis lnstitute of Arts) ou « Matinée, danse des nymphes » (Paris, musée d’Orsay), que dans des paysages champêtres, souvent d’inspiration italienne, comme « Site des environs de Naples » (Springfield, Museum of Fine Arts). Ainsi, grâce à ces mises en scène de personnages dansants, Corot pouvait-il concrétiser trois de ses finalités esthétiques principales : « humaniser » la nature qu’il représentait, en la rendant plus accessible ; animer sa composition, en intégrant le groupe de figures dans le rythme général des frondaisons, des végétations et des feuillages ; créer enfin un univers musical, nous dirions même sonore, qui accentue les effets poétiques qu’il recherche. Ce dernier point apparaît d’ailleurs comme le plus essentiel ; grand amateur de ballets, de concerts et d’opéras, Corot rêvait d’insuffler à ses tableaux l’une des qualités principales de la musique : être un art qui peut oublier le sujet, le contexte et même le réel, afin de favoriser une émotion et une jouissance purement sensorielles, sensuelles et, en définitive, abstraites. On comprend alors aisément pourquoi ce thème des personnages dansants l’obsédera toujours après 1860, en dépit du tournant « commercial » de sa carrière ; nous le retrouvons en effet dans de nombreux souvenirs de ses dernières années, aussi bien dans des œuvres destinées au marché de l’art que dans des tableaux plus ambitieux, comme la Pastorale du Salon de 1873 (Glasgow, Kelvingrove Art Gallery and Museum).
Ce tableau reprend donc ce thème de la danse de manière lyrique, mis en scène dans un paysage composé en hauteur de façon monumentale ; il apparaît très proche d’une version deux fois plus grande, aujourd’hui conservée au Japon, « Souvenir de la baie de Naples « (Tokyo, Musée national d’art occidental). L’arrière-plan, où l’on devine des maisons et un bord de mer éclairés par une lumière très méditerranéenne, évoque par ailleurs le « souvenir » de la baie de Naples peint dans le même esprit dans un autre de ses chefs-d’œuvre, « Site des environs de Naples » (Springfield, Museum of Fine Arts). [V. Pomarède, 2009]
Description
Au centre d’une clairière, un homme, tenant un tambourin, et une femme dansent accompagnés par une joueuse de guitare.
- Sujet/Thème
- scène de genre paysage danse musique groupe de figures italien effet de perspective costume traditionnel jeunes gens tambourin ombre arbre végétation
- Lieu
- Italie
Création
- Titre
- La Danse italienne
- peintre
-
Camille COROT
Paris, 1796/07/16 - Paris, 1875/02/22
Nationalité, culture : Française
École, pays : France
Epoque, datation : entre 1865 ; et 1870
Technique
- Domaine
- peinture
- Libellé
- Huile sur toile
- Technique
- peinture à l'huile
- Support
- toile
- H x L en cm sans cadre
- 66,5 x 47,7
- H x L x E en cm avec cadre
- 100,2 x 81,4 x 9
- Hauteur en cm
- 66,5
- Largeur en cm
- 47,7
- Hauteur avec cadre en cm
- 100,2
- Largeur avec cadre en cm
- 81,4
- Épaisseur avec cadre en cm
- 9
Contexte
Une lettre de la société de rentoilage Chapuis & Cie, datée du 13 mars 1903, chargée de la transposition de la toile informe Henri Jadart, conservateur, de l’existence de trois couches successives peintes par l’artiste. Après avoir enlevé la toile de préparation, ils ont mis à jour deux études : un sujet d’histoire Sainte (Caïn et Abel) représentant le corps d’Abel mort, Caïn fuyant, le Seigneur dans le ciel le maudissant ; puis un paysage. Ces deux sujets ont disparus pour amincir et ramener le sujet actuel, aucune photographie n’a pu être réalisée. [source : archive du musée]
Oeuvre en rapport
- 2007.0.1022 La Danse italienne Arts Graphiques\MBA - représenté
- Bouxin A., La danse des Italiens, 1926 (AG) - dérivé de
Inscription
-
signé
en bas à gauche
Corot -
cachet
sur le cadre, au dos, à la cire rouge, quatorze cachets fragmentaires répartis sur le pourtour -
marque de transit ; étiquette
sur le cadre, au dos, IAT -
inscription concernant la restauration ; étiquette
sur le cadre, au dos, en haut à gauche, à l'encre
REIMS / MPR 6355 / COROT / La Danse / Italienne -
annotation ; étiquette
sur le cadre, au dos, en haut à droite, au crayon à bille rouge
C/ 6 19 -
numéro
sur le cadre, au dos, en haut à droite, sur étiquette précédente
21 -
annotation ; numéro Sartor
sur le cadre, au dos, à droite, au crayon noir, effacé
Musée de Reims 112 -
numéro pochoir rouge
sur le cadre, au dos, en bas à gauche
1164 -
Marquage numéro d'inventaire
sur l'objet
Identification
- Numéro d'inventaire
- 887.3.1
Statut administratif
- 887.3 Legs Jean-Pierre LUNDY, 1887 (Actuel)
Situation
- Exposé dans le futur musée
Collection antérieure
- Collection privée - Jean-Pierre LUNDY (Reims, 1809/10/18 - Paris, 1886/12/27)
- Collection privée - SURVILLE
Référence
Bibliographie
-
En route vers l'Impressionnisme. Peintures françaises du musée des Beaux-Arts de Reims
Tokyo, 2020
N°13 notice (en japonais) et reproduction couleur page 52, reproduction couleur (étail) page 53, notice (en français) page 138. -
Towards Impressionism. Landscape Painting from Corot to Monet
Bâle, 2017
Cat.13 cité page 44, reproduction couleur pages 90 et 128 -
LIOT David, De Corot à l'art moderne : souvenirs et variations
Paris, 2009
POMAREDE Vincent, n°I notice et reproduction couleur page 159. -
DELOT Catherine, Catalogue sommaire illustré des peintures de COROT du Musée des Beaux-Arts de Reims
Reims, 1998
Reproduction couleur page 9, cité et reproduction page 63. -
La collection Lundy, 100 tableaux du XIXe siècle
Reims, 1997
DELOT Catherine, n°16 notice et reproduction couleur page 36.
Exposition
-
Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Hiroshima Museum of Art
21/05/2022 - 03/07/2022 -
Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle The Museum of Modern Art, Ibaraki
09/02/2022 - 27/03/2022 -
Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Shizuoka City Museum of Art
27/11/2021 - 30/01/2022 -
Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle The Miyagi Museum of Art
18/09/2021 - 07/11/2021 -
Brain Trust - Autour du paysage français au XIXème siècle Togo Memorial Sompo Japan Nipponkoa Museum of Art de Seiji
25/06/2021 - 12/09/2021
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.