Photo : © Christian Devleeschauwer
L’Ecureuse
Informations sur la création de l'œuvre
François BONVIN (peintre)École, pays : France
1817 - 1887
1873
Informations techniques sur l'œuvre
Huile sur toileH x L en cm sans cadre : 60,8 x 42,2
Informations générales sur l'œuvre
Legs Henry VASNIER, 11/1907Musée des Beaux-Arts (inv. 907.19.26)
« L’Ecureuse » s’inscrit dans une longue suite des scènes de genre domestiques peintes par François Bonvin, depuis « La Tailleuse de soupe » (1846, Mulhouse, musée des Beaux-Arts) et « Les Apprêts d’un déjeuner » (1854, Rodez, musée Denys-Puech) jusqu’aux trois versions de « Femme à la fontaine », en 1858, 1861 et 1867. Chacune de ces toiles vint, avec d’autres encore, réaffirmer la dette du peintre à égard de Chardin. Bonvin était un fin connaisseur des œuvres du maître, qu’il put contempler dans l’écrin des collections de Laurent Laperlier, François et Camille Marcille ou Louis La Caze.
Il ne fit pas non plus mystère de son gout pour les écoles du Nord du XVIIe siècle, connu de tous bien avant que la vente des œuvres appartenant à celle qui fut sa dernière compagne, Louise Köhler, dite Louison, ne révélât, en 1893, un ensemble de dessins exécutés par le peintre d’après les modèles hollandais.
Bonvin voyagea aux Pays-Bas à trois reprises entre 1866 et 1873. IÌ en était revenu depuis quelques mois lorsqu’il présenta « L’Écureuse » au Salon de 1874 La toile porte le souvenir des œuvres de Gérard Ter Borch, Gabriel Metsu et Pieter de Hooch tout autant que de Chardin, dont l’une des version de « L Ecureuse », aujourd’hui détruite, figura quelques temps dans la collection Marcille avant d’être vendue en mars 1876 à Henry de Rothschild.
On y retrouve l’attention aux intérieurs de cuisine traversés d’ombre, dans lesquels une femme est occupée à quelques tâches ménagères. Une porte s’ouvre sur une autre pièce au loin, laissant deviner à l’arrière-plan deux hommes attablés jouant aux cartes. Bonvin reprend jusqu’à la formule de Ia gravure épinglée au mur, dans un jeu visuel permettant d’insérer une image dans I ‘image que les peintres des écoles du Nord, Vermeer en tête, pratiquèrent à plaisir. Comme l’a souligné Gabriel Weisberg, Manet et Degas s’y adonnèrent également dès ; les années 1860.
À l’instar de Manet, Bonvin - comme Ribot, du reste - s’attacha à ce que Michael Fried a appelé la « tradition de l’absorbement », imaginant des figures de femmes et d’hommes accaparés par leur tâche, tenus dans une forme de concentration immobile et silencieuse.
La femme revêt ici les traits de Louison Köhler. Son bonnet et son tablier blancs tranchent sur le fond sombre de l’office, tandis que son visage et ses gestes attentifs amplifient la présence des objets disposés autour d’elle, Ìe grand vase de cuivre rutilant en équilibre sur le tonneau, le pot de terre, la casserole à longue queue, l’écumoire et le chaudron restés au sol, les assiettes en étain étalées un peu plus loin.
La manière fine de Bonvin et sa palette réchauffée de brillants effets de lumière emportèrent l’adhésion des critiques, qui n’hésitèrent pas à opposer ses œuvres aux toiles charbonneuses de Ribot. Ainsi pouvait-on lire dans le Figaro du 26 mai 1874 : « M. Bonvin était logé, jadis, à la même enseigne que M. Ribot, je veux dire dans la même cheminée noire et gluante. Mais il ne s’y est pas plu comme M. Ribot - chacun prend son plaisir où il le trouve. - Un beau jour, il s’est évadé, il a reconnu l’existence de l’air et de la lumière ; il les a mis dans sa peinture et il ne s’en porte pas plus mal. Son « Écureuse » est superbe : plus de tâche de suie sur ses vases de cuisine el. Ses plats d’étain ; il n’y manque que le brio de la facture pour valoir un Chardin, qu’elle rappelle pour la franchise et la solidité de la peintures. » [Emmanuelle Delapierre, catalogue d’exposition « Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse obscurité », 2021]
Description
Dans une arrière salle, jeune femme, de trois-quarts droit, en tablier blanc, récurant une urne métallique sur un tonneau ; d’autres récipients sont disposés autour d’elle ; dans le fond, deux hommes au comptoir.
- Sujet/Thème
- scène de genre intérieur servante tablier activité ménagère récipient de cuisine tonneau cruche comptoir homme
- Personne/Collectivité
- Köhler Louise (Personne(s) représentées)
Création
- Titre
- L'Ecureuse
- Titre
- La Récureuse
- peintre
-
François BONVIN
1817 - 1887
Nationalité, culture : Française
École, pays : France
Epoque, datation : 1873
Technique
- Domaine
- peinture
- Libellé
- Huile sur toile
- Technique
- peinture à l'huile
- Support
- toile
- H x L en cm sans cadre
- 60,8 x 42,2
- H x L x E en cm avec cadre
- 92 x 73,5 x 9,8
- Hauteur en cm
- 60,8
- Largeur en cm
- 42,2
- Hauteur avec cadre en cm
- 92
- Largeur avec cadre en cm
- 73,5
- Épaisseur avec cadre en cm
- 9,8
Contexte
Bonvin y pastiche les hollandais du XVIIIème siècle. Le tableau ne manque pas d’agréments dans la composition et le clair-obscur.
Inscription
-
signé ; daté
en bas au centre, sur le tonneau
F Bonvin / 1873 -
cachet Mairie de Reims
sur la toile, au revers -
numéro
sur la toile, au revers, à l'encre noire
2735 -
cachet du fournisseur
sur la toile, au revers -
numéro Vasnier
sur le châssis, en haut et bas, à la peinture blanche
HV 26 -
numéro Vasnier
sur le châssis, à l'encre noire
HV 26 -
numéro pochoir rouge
sur le châssis
453 -
numéro
sur le châssis, au crayon bleu
1008 -
étiquette d'évacuation juin 1917
au dos, chevauchant le cadre et le châssis -
inscription
au dos, sur l'étiquette d'évacuation, au crayon bleu
301 -
marque de l'encadreur ; étiquette
sur le cadre, au dos, en haut à droite, Lecomte
A. LECOMTE -
inscription
sur le cadre, au dos, au crayon bleu
351 -
marque d'exposition ; étiquette
sur le cadre, quatre étiquettes de transporteurs (exposition au Japon notamment) -
Marquage numéro d'inventaire
sur l'objet
Identification
- Numéro d'inventaire
- 907.19.26
Statut administratif
- 907.19 Legs Henry VASNIER, 11/1907 (Actuel)
Situation
- Exposé dans le futur musée
Collection antérieure
- 1890, Collection privée - Henry VASNIER (Paris, 1832/04/02 - Reims, 1907/02/28)
- 1888, Galerie - Galerie Tempelaëre Vente publique : SEURE
- 1874, Collection privée - SEURE
Référence
Bibliographie
-
Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse obscurité
Paris, 2021
DELAPIERRE Emmanuelle, Cat.26 notice page 106, reproduction couleur page 107. -
Salon/Vol.X Les catalogues des Salons - 1872-1874
Dijon, 2006
Salon de 1874, n°217 cité. -
Corot, Monet, Gallé... L'oeil d'un collectionneur, de Jeanne-Alexandrine Pommery à Henry Vasnier
Paris, 2003
N°30 notice et reproduction couleur page 107. -
Courbet/ Hugo, les peintres et les littérateurs
Ornans, exposition musée Gustave Courbet, Ornans, 2002
Reproduction couleur page 99. -
François Bonvin 1817-1887
Paris, 1998
N°73 notice et reproduction couleur (absence de pagination).
Exposition
-
Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse clarté Musée des Beaux-Arts de Caen
11/06/2022 - 02/10/2022 -
Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse clarté Musée des Beaux-Arts de Marseille
10/02/2022 - 15/05/2022 -
Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse clarté Musée des Augustins de Toulouse
16/10/2021 - 10/01/2022 -
Henry Vasnier. L'Infinie passion d'un collectionneur. Acte II REIMS, Villa Demoiselle
13/10/2016 - 17/09/2017 -
Courbet/Hugo, les peintres et les littérateurs Musée Gustave Courbet
22/06/2002 - 31/10/2002
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.