© Adagp, Paris, 2023Certains auteurs ont mis en évidence les analogies entre le travail du sculpteur et celui du compositeur. Plus que pour toute autre production, le relief reste un terrain privilégié de convergence entre ces deux disciplines. Outre son titre, cette sculpture emprunte à la musique nuance, rythme et composition. D’abord, l’artiste assimile la tête du musicien à une volute qui évoque l’extrémité du manche des instruments à cordes. Le contour découpé du bas-relief lui permet également de l’affranchir du cadre et la figure, par ses lignes de force, devient instrument. Le rythme, enfin, est perçu à travers l’alternance de creux et de cannelures verticales, comme autant de silences d’une partition savamment composée. À partir des années 1950, Karl-Jean Longuet réinvestit pleinement le champ du bas-relief ; ses propositions pour le groupe scolaire Voltaire de Montreuil autour de 1954 prolongent ses recherches plastiques sur une figure schématisée. En 1955, la venue de la troupe de l’Opéra de Pékin en France lui inspire une composition dans laquelle deux danseurs, réduits à des verticales et des horizontales, traduisent les effets de la musique sur des corps en mouvement. Puis, délaissant la figuration, il s’engage dans la voie de l’abstraction qu’il développe sur de vastes murs animés créés dans le cadre du 1% culturel (lycée Honoré de Balzac à Paris, collège d’Ussel en Corrèze, grand ensemble à Montreuil, complexe agricole de Toulouse-Auzeville, etc.). Enfin, le sculpteur se veut aussi médailleur et, changeant radicalement d’échelle, il collabore à partir de 1948 avec la Monnaie de Paris à l’édition de médailles et de plaques. Si sur l’avers s’épanouit le portrait du modèle, le revers reste le lieu privilégié pour une composition abstraite. Celle-ci reste fortement rythmée par des reliefs profonds qui s’animent avec la lumière. Tout en élaborant des propositions originales pour certaines, il reprend et adapte le motif de La Musique pour les médailles du musicien Heinrich Schütz en 1968 et celle des Talcs de Luzenac en 1980 [M. Julien, 2022].
Notice complèteRelief au bord découpé, consistant en une figure humaine stylisée, au corps sinueux, de profil, assise, jouant d’un instrument à cordes portatif de type harpe. Armature en bois ; fil métallique au dos destiné à l’accrochage.
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