On peut dire que la connaissance de l’Orient par Emile Bernard se confond avec sa quête spirituelle. En 1893, il visite Samos, Smyrne, Constantinople, la Palestine et est envahi par l’émotion religieuse à Jérusalem. Il épouse Hanénah Saati, d’origine libanaise, et s’installe au Caire de 1894 à 1904. Il est séduit par l’abstraction de l’art musulman, celle des objets du quotidien qu’il représente dans ses aquarelles. Bien que faisant des études sur le motif, il voulait donner un condensé de l’Egypte en faisant une transposition intellectuelle, une vision personnelle dépouillée de toute référence au folklore.
Peint en 1900, Femmes fellah au bain est une sorte de synthèse entre la culture classique, à laquelle il revient à cette époque, et sa passion pour l’Orient. Effectivement, Bernard utilise de grandes touches roses et vertes qu’il structure par quelques carrés blancs superposés. Ce style flou et coloré correspond à ses recherches plastiques de jeunesse et contraste avec les corps très naturalistes des trois femmes au premier plan. Les couleurs sont chaudes mais pas éclatantes, la touche est longue et rapide, visible par endroits. L’artiste exprime dans cette œuvre une intimité sensuelle mais sans voyeurisme. Saisies au moment de leur toilette, ces femmes semblent poser pour l’artiste. [MBA Reims, 2022]
Au bord d’un étang , trois femmes ; l’une, nue, en pied, de face, coiffée d’un turban, la main sur le sexe ; celle du milieu, assise, de dos ; la troisième, vêtue d’une robe longue ; dans le fond, un large mur (barrage ?).
Ce thème reflète l’attrait de l’artiste pour l’Orient ; il a vécu onze ans en Égypte et a épousé en première noces une égyptienne [source : petite-fille de l’artiste, DO].
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.