
Musée des Beaux-Arts
923.15.1Après-guerre, stimulé par la rencontre avec Simone Boisecq et la visite à l’atelier de Constantin Brancusi en 1947, Longuet fait évoluer très nettement sa manière de travailler. Il reprend ici le motif de la femme assise, interprété au début de la décennie et en conserve les lignes forces : verticales et horizontales des membres, courbe du dos, diagonales du buste. Plastiquement, il tourne définitivement la page du naturalisme au profit d’une simplification formelle qui se radicalise. Cette oeuvre fait écho au Gisant, homme couché, réalisé entre 1948 et 1950 pour un monument aux Résistants de la Préfecture de Police de Paris. Le corps du modèle reste perceptible sous ses formes épanouies mais il se dissout peu à peu au profit de la prééminence de la ligne et de l’extrapolation des contours. Pose et détails anatomiques émergent progressivement de cette forme quasi-abstraite qui pourrait se suffire à elle-même si elle n’avait pas été recomposée mentalement. Le sculpteur joue désormais sur la lumière qui anime ce volume ample perçu à travers creux et renflements. La synthèse opérée permet seule d’exprimer l’essence du sujet et de le rendre intelligible. Une version en granit acquise par l’État en 1949 intègre, à la demande de Jean Cassou, le musée national d’Art moderne en 1950 ; un plâtre est également connu, vraisemblablement la matrice de notre terre cuite, la septième des huit épreuves réalisées. Toutefois, en ce début des années 1950, Longuet intensifie ses recherches. S’il reprend le même langage dans la Maternité en pierre (Salon des Indépendants, 1950), ses marbres postérieurs inaugurent des partis-pris plus audacieux sous la forme de figures quasi-dissoutes. Par la suite, danseuses, femmes allongées, figures assises se caractérisent par des membres en saillie comme autant de lignes rythmant la composition et la structurant. Les corps se facettent, les plans s’unissent ; le sculpteur questionne le mouvement et l’inscription de son sujet dans l’espace, tout en le faisant disparaître progressivement, comme autant de manières d’interroger la portée symbolique de son œuvre [M. Julien, 2022].
Figure féminine assise recroquevillée
Tirage : 7/8
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