
Musée des Beaux-Arts
923.15.1Le musée conserve quinze œuvres de Karl-Jean Longuet depuis 2004, date d’acquisition de cette œuvre. Sculpteur méconnu du XXème siècle, arrière-petit-fils de Karl Marx et fils de Jean Longuet, avocat et journaliste, il retrouve progressivement une juste place dans les collections publiques et s’inscrit parfaitement dans le renouveau de la sculpture en France après la Seconde Guerre mondiale. Ses créations, qui vont jusqu’à l’abstraction, sont le fruit d’une maturation lente qui part du classicisme. Élève de Jean Boucher, « grand massier des sculpteurs » à l’École des beaux-arts de Paris, il oscille rapidement entre une tradition classique et une force simplificatrice qu’il cherche dans l’utilisation de différents matériaux. Sa rencontre en 1949 avec Constantin Brancusi va définitivement l’emmener vers les voies du dépouillement de la figure, à la limite de la forme pure.
Longuet appartient à une large famille de sculpteurs qui se retrouvent, après la guerre, à participer notamment au Salon des réalités nouvelles : parmi eux, Léon Ernest Drivier, Jean Osouf ou Simone Boisecq. Jusqu’à la fin de sa vie, il devient l’un des artistes incontournables du 1 %, questionnant sans cesse la place de la sculpture dans la cité. L’année de réalisation de cette œuvre est un moment charnière dans la vie de Longuet. Alors qu’il épouse la jeune sculptrice Boisecq et qu’il découvre l’atelier de Brancusi, il propose une nouvelle réponse au conflit figuration/abstraction qui le questionne : la femme accroupie est désignée par des volumes simples et amples ; son corps recroquevillé est une sorte de cellule mère. Accueillante et puissante, géant au féminin, sortie des entrailles de la terre, elle révèle son architecture intérieure. La version en granit est achetée par l’État en 1950 et annonce d’autres constructions formelles plus radicales. [M.-H. Montout-Richard, 2017]
Figure féminine assise recroquevillée
Tirage : 7/8
Dans le domaine de la scultpure du XXème siècle, l’achat d’une oeuvre de Karl-Jean Longuet (1904-1981) pourrait enrichir le fonds d’oeuvres de l’entre-deux guerre du musée (Despiau, Sarrabezolles, Boucher...). En effet, cet artiste a été formé par Boucher à l’Ecole nationale des beaux-arts en 1929 et s’est rapproché de Despiau. Ouvert à l’art de son temps, il est marqué par le retour au classicisme de Maillhol dans un premier temps puis, après la guerre, est sensible à la démarche de Brancusi ; ce qui le conduit à simplifier à et dépouiller ses formes et à utiliser de nouveaux matériaux.
Cette sculpture date de 1949 et met en évidence l’évolution de ses recherches qui le conduit à dépasser le classiscisme par l’association du réel à des volumes simples et monumentaux. Peu après, Longuet collabore avec de nombreux architectes, dès 1956, et réalise des sculptures monumentales pour des édifices publics sur le territoire national.
- Arrière petit-fils de Karl Marx, élève de Niclausse et de Jean Boucher et admirateur de Despiau et Maillhol, Karl-Jean Longuet a d’abord été influencé par des artistes revendiquant un nouveau classicisme durant l’entre deux-guerres. Toutefois, très vite il évolue en simplifiant et en dépouillant ses formes après avoir rencontré, en 1949, Brancusi. Cette oeuvre, réalisée cette année-là , met en évidence l’évolution de sa démarche : il dépasse le classicisme initial et, par l’emploi de volumes simples et amples, synthétise le corps recroquevillé de la femme assise. Par la suite, Longuet s’orientera vers l’abstraction et la forme pure.
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