
Musée des Beaux-Arts
923.15.1Karl-Jean Longuet rencontre Dina Vierny vraisemblablement à la fin des années 1930. Celle qui, à partir de 1934, alors qu’elle n’est âgée que de quinze ans, devient la muse d’Artiste Maillol, celle qui réenchante son oeuvre et inspirera également d’autres artistes. Elle pose à plusieurs reprises pour Longuet ; dessins et sculptures (Salon des Indépendants, 1940 et Salon d’Automne, 1943) en attestent. Puisant dans l’influence exercée sur cette génération par le maître de Banyuls, il questionne la pose de la femme assise, comme Maillol l’avait fait en marquant les esprits au Salon d’Automne de 1905 avec La Méditerranée. La jeune femme nue, assise, jambe gauche couchée, l’autre relevée, penche le buste et s’appuie sur ses bras. L’élégance de la courbe du dos, le placement des jambes et la tête inclinée qui ouvre la composition plaident en faveur d’une construction solide. Dépassant la simple spontanéité d’une étude, le caractère anecdotique d’un instant volé, à l’image des scènes impressionnistes de femmes à leur toilette, il semble falloir y voir la représentation d’un instantané, dénué de sens. La ligne s’exprime, servie par un canon ample et stylisé, à l’image du visage. Toutefois, la figure ne peut être contenue dans son cadre et, par sa main enserrant l’arête de la terrasse, elle pénètre l’espace du regardeur, réintroduisant un dialogue au-delà de la simple délectation plastique. En questionnant le reflet qu’elle observerait, le sculpteur inaugure ses recherches sur son Narcisse du début des années 1950. Outre ce plâtre patiné, un second plâtre et un marbre à la même échelle sont connus. Cette formule aurait été reprise pour Dynah, jeune femme assise exposée en 1943, rapprochée d’une sculpture déclinée en plusieurs matériaux et échelles en ce milieu des années 1940. Reprenant la même construction, l’artiste choisit cette fois de montrer le modèle au repos, la tête appuyée sur ses bras croisés. Le traitement se veut plus réaliste malgré la tension des chairs et la stylisation du visage. Le cadre s’est fermé ; la pièce semble s’être vidée de son sens au profit de sa seule beauté intrinsèque en hommage à l’esthétique de Maillol [M. Julien, 2022].
Figure féminie nue, assise, jambes pliées - une au sol, l’autre relevée -, à la coffure arrangée, le buste penché, la main gauche appuyée sur le sol, à la limite de la base, le bras droit, contre la jambe droite, main ouverte s’apprêtant à saisir un élément.
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