La grande plage claire centrale est encadrée par des régions sombres. Les instruments de la Passion, au sol, sont peints à contre-jour. Seuls quelques reflets blancs signalent les clous qui attachaient le Christ à la croix.
L’ensemble des couleurs rayonne autour du centre. On note les reflets verdâtres des carnations du Christ. Au-dessus de lui, le regard est attiré par les couleurs vives des vêtements et les visages exprimant la douleur. Là aussi, deux régions sombres calent la composition. La sainte femme, en haut à gauche, nous invite à tourner notre regard vers le Christ. Derrière elle, les carnations un peu livides de la pleurante contrastent avec celles, rougeoyantes, des deux vieillards. L’épaule gauche de l’un d’eux est ornée d’un somptueux brocard : il s’agit de Joseph d’Arimathée, le riche disciple de Jésus ayant réclamé son corps à Ponce Pilate.
Même la représentation de la végétation joue sur l’opposition des sombres et des clairs. Les feuilles de l’arbre, d’un vert sombre, sont entourées chacune d’un liseré vert clair.
On a écrit qu’il s’agit là, à l’instar d’un tableau de mêmes dimensions et de sujet identique conservé au musée des Beaux-Arts de Montréal, d’une œuvre précoce de cet artiste. Cette hypothèse est suggérée par l’influence encore présente du caravagisme, peut-être aussi de l’œuvre de Sebastiano del Piombo.
Pieter van Mol est un Anversois venu s’installer à Paris dès 1631. Peintre de la reine Anne d’Autriche en 1640, il est l’un des douze fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Cela témoigne de l’attirance de la France pour les peintres des anciens Pays-Bas, alors que l’on s’y intéresse également à la peinture italienne. Cette diversité du goût est fondamentale pour la compréhension de l’élaboration du style « français ».[P. Le Chanu, 2017)
Notice complèteLe Christ, de face, partiellement couvert d’un linceul, descendu de la croix, visible en arrière plan, est maintenu par saint Jean, Nicomède et Joseph d’Arimathie ; à ses côtés, éplorées, les trois Marie ; un bassin d’orfèvrerie est posé au sol.
Cette fiche ne reflète pas nécessairement le dernier état du savoir.