Ce crosseron – partie supérieure d’une crosse d’évêque ou d’abbé, surmontant la hampe – a été découvert lors de fouilles, malheureusement mal connues, « derrière le grand autel » de l’église Saint-Remi en 1874. Aucun archevêque n’ayant été inhumé dans l’église aux 13e et 14e siècles, il s’agit très probablement de la crosse d’un abbé de Saint-Remi. De 1239 à 1347, trois abbés, dont on ignore l’emplacement des sépultures, pourraient avoir été inhumés dans le chœur : Barthélémy d’Épinal (1269-1284), Roger (1297-1317) et Jean II du Mont (1318-1347). La volute, perlée, est terminée par une tête de serpent, encerclant une plaque formée de huit lobes à fond gravé portant d’un côté une applique en relief représentant le Christ assis, couronné et bénissant, et de l’autre la Vierge portant l’Enfant sur un genou et bénissant. Le nœud est orné de dragons entrelacés, et la douille est encadrée par trois fines tiges figurant les corps de serpents dont les queues se terminent en volutes sous le nœud, et les têtes dans la partie inférieure. L’ensemble est orné d’émail bleu incrusté dans les parties évidées du cuivre, selon la technique du champlevé.
Cet objet fait partie d’un groupe d’une trentaine de crosserons figurant le Christ et la Vierge trônant, parmi lesquels deux sont datables des années 1240-1250. Il peut notamment être rapproché d’un autre, presque identique, découvert dans une tombe d’évêque de la cathédrale d’Angoulême (musée d’Angoulême). Comptant parmi les précieux témoins du monastère médiéval de Saint-Remi, ce crosseron est classé Monument historique en 1896. [G. Magnier, 2019]
Notice complèteCrosseron d’abbé orné d’émail bleu incrusté dans les parties évidées du cuivre, selon la technique du champlevé. La volute, perlée, est terminée par une tête de serpent, encerclant une plaque formée de huit lobes à fond gravé portant d’un côté une applique en relief représentant le Christ assis, couronné et bénissant, et de l’autre la Vierge portant l’Enfant sur un genou et bénissant. Le noeud est orné de dragons entrelacés, et la douille est encadrée par trois fines tiges figurant les corps de serpents dont les queues se terminent en volutes sous le noeud, et les têtes dans la partie inférieure.
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