Le style rocaille se développe de 1730 à 1760, s’étendant à toute l’Europe sous le nom de style « rococo ». Il désigne une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles, ainsi que la forme incurvée de certains coquillages. Ce ne sont que lignes courbes et asymétriques, dont le traitement novateur par les artisans, ébénistes, etc., va donner lieu à des merveilles. Il trouve son apogée, en France, sous la Régence et sur tout sous le règne de Louis XV. L’art rocaille, généralement résumé en un jeu subtil de courbes et contre-courbes, atteint une richesse d’invention exceptionnelle, souvent dans l’exubérance et la surcharge de son décor. Il est aussi caractérisé par une vigueur du mouvement, un relief souple et déchiqueté, et une asymétrie du décor. Plusieurs meubles des collections illustrent cette période parmi lesquels cette commode-écritoire à secrets de Jean Saddon.
Il s’agit d’un meuble d’appui à quatre tiroirs sans traverse, le tiroir supérieur étant organisé en écritoire, le tout en chêne. Il est couver t d’un plateau en marbre mouvementé et débordant. La façade et les profils sont galbés. Le décor sculpté sur les deux tiroirs supérieurs se poursuit de la façade sur les côtés. Les montants et les tabliers sont sculptés, les pieds sont en rouleaux. Cette commode est signée deux fois (estampille et poinçon) sur le dessus, aux angles antérieurs, « J. Saddon », artisan ayant travaillé à Paris au milieu du XVIIIe siècle.
La forme rappelle les ouvrages d’ébénisterie allemands ou italiens. Certaines commodes allemandes présentent en effet un dessin extrêmement compliqué avec des courbes très prononcées et des montants sculptés. On peut également évoquer comme source d’inspiration possible des dessins de commodes d’un rocaille exubérant inventés par l’architecte François de Cuvilliés, actif en Bavière, au service du prince-électeur. [C. Delot, 2017]
Notice complèteMeuble d’appui à quatre tiroirs sans traverse, le tiroir supérieur organisé en écritoire. Couvert d’un plateau en marbre mouvementé et débordant. La façade et les profils sont galbés. Le décor sculpté sur les deux tiroirs supérieurs se poursuit de la façade sur les côtés. Montants et tablier sculptés, pieds en rouleaux.
Forme rappelant les ouvrages d’ébénisterie allemands ou italiens. Certaines commodes allemandes présentent en effet un dessin extrêmement compliqué avec des courbes très prononcées et des montants sculptés. On peut également évoquer comme source d’inspiration possible des dessins de commodes d’un rocaille exubérant inventés par l’architecte François de Cuvilliès (1695-1768), actif en Bavière, au service de l’Electeur. Vers 1745 circulent à Paris, sous forme de fascicule, ses douze "desein de comodes" gravés en six planches par C.A. de Lespilliez. Une commode galbée italienne passée en vente à l’Hôtel Drouot le 5 décembre 1980 présente une forme proche avec ses montants rocaille terminés par des pieds cambrés à volutes.
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