
Ce grand calque de Maurice Denis fait partie d’un ensemble de vingt dessins et esquisses réalisés pour le décor de l’église Saint-Nicaise de Reims, bijou de l’Art déco, dans laquelle se trouvent aussi des créations de Jean Berque, René Lalique et de Gustave-Louis Jaulmes. La plupart sont des œuvres préparatoires pour des peintures sur toile marouflée ou sur enduit Stic B de l’église.
Avec beaucoup de liberté, La Famille et L’Eau sont des thèmes développés par Denis dans ses deux programmes décoratifs : celui de 1926, pour la « Sainte Famille » et l’« Annonciation » et celui de 1934 pour « La Source de vie » du baptistère - auquel appartient cette oeuvre. Tous deux répondent aux objectifs artistiques et évangélisateurs de Georges Charbonneaux, commanditaire rémois de l’église, collectionneur et admirateur de l’artiste.
Ces esquisses ou maquettes témoignent des recherches de Denis qui renouvelle l’art sacré entre les deux guerres. Ici, il s’agit d’une partie de la maquette à taille réelle du décor du mur nord du baptistère, réalisé en 1934, année de la consécration de l’église – soit dix ans après son inauguration.
Cette composition met en scène le baptême du Christ et celui de jeunes filles entouré du Jardin d’Eden et des eaux du Paradis dans lesquelles s’abreuvent des cerfs. La clé de lecture est aussi dans les inscriptions latines qui accompagnent l’ensemble peint, confirmant également l’engagement artistique et spirituel de l’artiste. Les textes disent aux fidèles que « du paradis, une source s’écoule en quatre fleuves, l’esprit impur s’éloigne au loin » et chantent « voici les jeunes agneaux, qui portent la nouvelle alléluia, ils vinrent naguère aux fontaines débordantes de clarté alleluia ». [M.-H. Montout-Richard, 2020]
En haut de la composition, à droite, Adam et Ève nus, assis, de trois-quarts, touchant l’eau d’une cascasde et d’un cours sur fond de paysage de Paradis terrestre peuplé d’animaux, lion couché, girafes et troupeau d’ovins ; en partie inférieure, encadrés de végétation aquatique et de palmiers, cerfs et biche s’abreuvant à un cours d’eau ; support découpé en forme d’écoinçon, échancrures dans les angles supérieurs.
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