Né dans un milieu aisé de banquiers et de rentiers, formé à l’École nationale des beaux-arts de Paris, Marcel Coard est l’un des grands ensembliers décorateurs de son époque. Dès ses débuts, il est soutenu par le couturier Jacques Doucet pour qui il dessine, à partir de 1914, du mobilier. De même, il réalise, en 1928, toute la décoration de la résidence de Paul Cocteau, frère aîné de Jean, à Champgault, près de Tours (Indre-et-Loire).
La notion de raffinement est l’une des caractéristiques de son art, tout comme celle de l’innovation. Il aime surprendre en mélangeant des matières très différentes, tels le verre et le bronze, le bois et le cuir, ou, là, l’acajou et le parchemin, matériaux rares et qui participent de l’élégance de ce petit bureau. Il joue également sur les tonalités, opposant comme ici un ton très clair à un plus foncé, renforçant ainsi la modernité.
Pièce unique, ce petit meuble, d’aspect féminin par son côté précieux, a fait partie de son mobilier personnel et était installé dans sa chambre. Tout en recherchant la nouveauté et en suivant les goûts de son époque, il garde toutefois une certaine tradition dans la forme, respectant l’héritage du passé. À l’arrière du meuble se trouve l’estampille du bureau, imprimée à chaud, avec non seulement la signature de Coard, mais également le dessin de profil d’un perroquet. Dès ses débuts, l’artiste a utilisé cette marque mais aussi ce motif d’oiseau, en souvenir d’un ara vert qu’il avait possédé dans sa jeunesse, comme le rappelle Amélie Marcilhac dans sa biographie sur Coard. Il a aussi utilisé ce dernier pour, entre autres, des taquets d’étagères en ivoire pour la vitrine de Doucet, datant de 1914-1915, actuellement au musée des Arts décoratifs, à Paris. Ce bureau de dame fait partie des rares créations qu’il va garder durant toute sa vie au milieu des meubles de famille. [C. Delot, 2017]
Notice complèteBureau à trois tiroirs de ceinture, réhaussé de parchemin, surmonté de casiers à deux tiroirs, piètement de forme conique facetté.
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