Ancien élève de l’École supérieure des beaux-arts pour l’architecture et la peinture, inscrit à l’ordre des architectes, Michel Dufet fonde dès 1913 la société MAM (Mobilier artistique moderne) où il présente des modèles de meubles. Il y introduit assez tôt un style cubiste. Après un séjour, de 1922 à 1927, à Rio de Janeiro où il dirige la Red Star, plus grande agence de décoration d’Amérique du Sud, il revient en France où, avec Léandre Vaillant, il dirige Le Sylve, atelier d’Art du Bûcheron, de 1928 à 1939. Il y réalise aussi bien des meubles simples, extrêmement bien exécutés, que des meubles luxueux, témoignant de son évolution vers le cubisme.
Ses recherches s’orientent rapidement vers des meubles fonctionnels aux formes ingénieuses et pratiques. De son côté, la Compagnie royale asturienne des Mines cherche à faire la démonstration du potentiel du zinc, matériau jusqu’alors considéré comme purement utilitaire dans la réalisation des meubles. Elle commande alors deux bureaux à Dufet, qui seront édités par le magasin « Au Bûcheron ». Le modèle est en zinc poli, à mécanisme et caissons latéraux ; il possède un plateau à casiers ouvrant en éventail et des tablettes latérales pivotantes. Ce bureau a été présenté à Paris au Salon d’automne de 1929 entre deux vasques éclairantes en zinc, posées sur des socles cubiques, dans une pièce au panneau central en zinc.
Dufet réalisant aussi des décors pour le cinéma et le théâtre, cet exemplaire avait été retenu pour le décor de Donogoo, pièce de théâtre de Jules Romains, mise en scène par Louis Jouvet et jouée au théâtre Pigalle en septembre 1930. Après la guerre, Dufet en commande deux autres exemplaires, sur lesquels il remplace les disques en zinc par des disques en bois laqué rouge. L’un des deux fait aujourd’hui partie des collections du musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
[C. Delot, 2017]
Double plateau aux angles arrondis contenant un demi-cylindre plat coulissant fait de quatre éléments triangulaires emboîtés, muni d’un système de fermeture, dégageant un plateau formant écritoire, supporté par deux montants à l’assise en retour, au dessus desquels se trouvent, de chaque côté, deux plateaux rond coulissants sur un axe visible, en dessos desquels sont placés deux casiers parallélépipédiques, au dessus fait d’une tablette amovible, fermés au moyen d’une porte à poignée sphérique faite de deux hémisphères assemblés ; au dos, niche en creux.
Ce bureau est l’un des deux seuls exemplaires commandés ; il fut présenté au Salon d’Automne de 1929 entre deux vasques éclairantes en zinc, posées sur des socles cubiques, dans une pièce au panneau central en zinc. Ce modèle avait été retenu pour le décor de la pièce de théâtre de Jules Romain DONOGOO, jouée au théâtre Pigalle en septembre 1930.
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